dimanche 27 mai 2012

Nuit et Brouillard





















Je traverse une phase (rare, belle et cruelle mais aussi jouissive) de réelle écriture automatique, où le conscient abjure sa résistante par fragment, par instant, par absence, à l'inconscient et les mots s'écrivent sans leur gangue d'intelligibilité, matière brut de sens, à la fois obscur et lumineux, lointain et proche, étrange et banal.

Lors d'une écriture, N&N (Nach und Nebel / Nuit et Brouillard) s'est inscrit à la place de N&B. N&N était le nom de la directive Allemande concernant le traitement des résistant(e)s en pays occupė, elle stipulait :

« A. Les prisonniers disparaîtront sans laisser de trace.
   B. Aucune information ne sera donnée sur leur lieu de détention ou sur leur sort.»

La disparition. L'effacement. La perte.  Comme si mon désir de noir et blanc était un appel du passė, une résurgence d'autres vies, où infiniment sensible, je le vivais comme l'écho de cette perte. Ou alors la disparition de la  couleur, dans la nuit et le brouillard du sens, comme seul possible d'une image porteuse de sensation.

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