lundi 23 janvier 2012

R.I.P Johannes Gutenberg


Apple vient de mettre à disposition "iBooks Author", pour créer des livres électroniques interactifs, avec comme cible plus ou moins visée : les professeur de l'éducation nationale.


<< Rewind de 25 Ans...


En 1987, Apple sortait Hypercard le premier environnement de développement informatique orienté objet et interactif avec son langage Hypertalk. On pouvait developer des piles de cartes (sorte de livre) avec une interface interactive mélangeant texte, image, son, video ( du moins à l'époque de Director, des animations) et des liens hypertexte. On développait des applications informatiques, tranquillement dans sa salle à manger, d'une manière intuitive, simple et puissante. Une révolution.

Gros succès chez les professeurs (modulo le prix des Mac à l'époque), des milliers de "piles pédagogiques" développées, échangées. Comme à son habitude Microsoft proposera 3 ans plus tard Toolbook, une pâle copie d'Hypercard.


iBooks Author a la même approche, en terme technologique (simplifier l'accès à la complexité de l'OS) mais propose deux nouveautés de taille. La première, est la métaphore utilisée ; celle ci n'est plus déconnectée de notre quotidien, de notre culture, on passe de la pile de cartes, au livre, avec toute les implications que ce changement de paradigme apporte en terme d’habitude d'usage et d'attaque de front de l'objet culturel par définition. La deuxième nouveauté, est le moyen de distribution. Loin des réseaux artisanaux d’échange des années 1980/1990, le book/app store d'Apple offre, potentiellement, aux auteur de iBooks le marché des possesseurs des iPad/iPhone.


De quoi susciter des nouvelles initiatives, de nouveaux talents, de nouvelles structures éditoriales.

Mais aussi, mais surtout, de pouvoir créer de nouveaux concepts d'écriture, de créer dès maintenant une forme d’écriture totale et de dépasser, enfin, J.Gutenber et son écriture linéaire, misérable. Infertile.

dimanche 8 janvier 2012

Web 0.0


Dans la famille Royal-Hollande nous avions déjà tiré le web de "Désir d'avenir" qui fut la risée, à juste titre, de tout le monde tant sa médiocrité en terme de design était grande, et surtout aux antipodes du discours de Mme S.Royal, quant à sa modernité et aux usages des réseaux qu’elle vantait.


Tombé par hasard sur le site de Mr F.Hollande (www.francoishollande.fr) j'ai été surpris par un design d'une grande ringardise, du genre de ces sites qui proposent de gagner 2000E/jour en devant trader, ou ceux vantant un régime miracle qui fait perdre 15 kg en 2 semaines.


Ces sites, pour crédibiliser leurs discours, adoptent un design neutre, propret, sans aspérité, une esthétique du rien, un désir de terne, une éloge du commun. Je n’ai pas entendu de levée de bouclier quant au design du site de M F.Hollande. Libération trouve «sobre» la vidéo de voeux de ce candidat où, avec une incruste assez dure, il apparaît sur un fond rosâtre, fadasse, une sorte d’apothéose du vide comme esthétisme. Comme si le «normal» cher à ce candidat devait être triste.


Pourtant, (lui comme les autres) lors de discours enflammés pour galvaniser les troupes, il n'hésite pas à parler de " patriotisme productif", de "France de l'excellence", de « fierté industrielle à retrouver" et termine un discours devant de jeunes militants du PS en parlant de "la jeunesse de France"...Etrange paroles qui résonnent comme un air connu de cette chanson à la gloire de P.Pétain, où peut être ne faut il que changer le premier mot : "Président nous voila ! / Devant toi, le sauveur de la France / Nous jurons, nous, tes gars / De servir et de suivre tes pas...»



Opposition troublante entre la volonté d'être moderne, les promesses de changement, la volonté de faire d'internet et des réseaux sociaux un levier démocratique et cette matérialisation qui offre un immobilisme conceptuel, une esthétisme normée pour les masses. Un web zéro.


Mr.F Hollande parle de "Rêve Français", au vu de son site (et de ces grandes chances de devenir président pour 5 ans), le rêve semble étriqué, la petitesse des désirs ne créera que de bien piètres jouissances et à l’aune de la tristesse de son site, on risque surtout de s'ennuyer ferme.