vendredi 26 novembre 2010

La cohérence du diffus


ECM est un label de Jazz qui m’a toujours attiré par l’esthétisme de ses pochettes et je me souviens dans les années 1990 en avoir acheté, juste pour regarder à satiété la photographie de la jaquette; en ces temps pré-internetien c’était le seul moyen de l'avoir chez soi. Regarder ce CD, sans même l’écouter, ou bien plus tard.


Généralement une identité graphique passe par la création d’un logo censé exprimer l’activité, la culture de l’entité. Il permet l'identification, et l’attirance (exceptés pour les logos des régions, départements et autres entités territoriales qui relèvent d'une anthologie sur la misère creative tant qu'ils sont laids et médiocres...). Chez ECM pas de logo, ce sont les photographies (majoritairement mais aussi des illustrations) qui font l'identité du label, son signe de reconnaissance, son univers. C’est donc une entité complexe et changeante, les photographies, qui constituent l’identité graphique d’ECM.


A l'inverse du logo qui concentre, absorbe comme trou noir conceptuel tout le signifiant de l'activité, la démarche d’ECM repose sur le diffus, le subtil, le complexe, la diversité. Et pourtant cette démarche engendre une unicité, développe un univers, fournit du sens : la cohérence naît de la disparité.


Cette démarche n’est pas le résultat d’une étude ou d’un benchmarking, mais d’une volonté créatrice, d’un désir de beau, d'une vibration d’âme. Les photographies troublantes par leur simple pureté, sont d'une densité étonnante, comme habitées par le sens. Et chaque regard est une rencontre. Un voyage.



Plusieurs livres reviennent sur le langage visuel d’ECM (voir le site d’ECM www.ecmrecords.com pour avoir les références et aussi le livre «Sleeves of desire» Lars Mulller Publishers) en montrant une sélection, ou l’ensemble des jaquettes produites.

lundi 22 novembre 2010

Windows : Une calamité industrielle



Voila 25 ans que Windows a été lancé. Combien de Giga de données ont été perdues à cause de plantages de ce soft ? Combien d’heures de perdues dans les entreprises à cause de ces plantages ? Combien d’heures d’énervement à utiliser ce soft, qui tombe parfois en marche ?

Devant la pauvreté fonctionnelle de Windows, devant son instabilité, devant son absence d'ingénierie logicielle, Microsoft aurait du déposer le bilan en 1990 sous la pression de ses clients. A cette époque là, certaines sociétés comme Dbase ou Goupil ont connues ce sort à cause de ces raisons.

Mais l’arrivisme de Mr B.Gates, la cécité marketing d’IBM, l’élitisme intransigeant d’Apple ont fait que ce tas de bug est devenu incontournable grâce à ces 3 applications bureautiques.

A la lecture des articles deci delà, il faut être journaliste pour trouver que Mr B.Gates a été un grand innovateur, car il suffit de regarder factuellement l’évolution de Windows pour voir que Microsoft n’a été qu’un petit suiveur sans envergure : Apple propose l’interface utilisateur fenêtre/souris avant Microsoft ; l'environnement de développement orienté objet Toolbook copiera avec retard le merveilleux Hypercard d’Apple ; QuickTime est la première architecture multimédia ; .Net de Microsoft est une pâle imitation de JAVA, et l’iPhone d’Apple à remiser les portables sous Windows au, juste, rang d’outils préhistoriques.

Aucune des avancées logicielles de ce quart de siècle est du à cette société, qui a chaque nouvelle version de Windows disait que l’ancienne version n’était pas bonne mais celle là, attention elle sera terrible. Et les journalistes d'acquiescer. Et les journalistes de vanter la facilité de Windows et de sortir plus tard des numéros spéciaux au titre évocateur : «300 trucs pour simplifier et optimiser Windows».

Microsoft ne s’est jamais soucié de l’utilisateur : il fallait voir, dans les années 1990, les arborescences de menus de Windows CE sur le petit écran d’un palmtop et plus près de nous l’obscur barre de tâche de windows 7 et le «Démarrer/ Eteindre» de Windows Vista pour s’en convaincre.... (et penser au millier d’heures de développement pour arriver à cela..)

Bien que tout n’est pas rose chez Apple, ils ont entre autre une ingénierie logicielle de haute volée, qui fait que le Mac OS a une résilience impressionnante qui met en confiance l’utilisateur et qui leur a permis de changer 3 fois de plateforme matérielle (Motorola 68XXX / Motorola Power PC / Intel) dans une transparence quasi parfaite pour les utilisateurs. On frémi en imaginant que Microsoft aille à faire cela, alors qu’ils leur faut une versions (Vista) pour fournir un OS qui soit stable (enfin presque...).

Pour cet anniversaire les utilisateurs n'ont même pas le droit à une part de gâteau alors que Steve Balmer vient de vendre 50 millions d'actions pour un montant de 1,3 Md$ . Vous reprendrez bien un petit bug avec le champagne non ?

mardi 9 novembre 2010

Triste lumière


Cédant à mon faible pour les films en costume, j’ai été voir «La Princesse de Montpensier» de Bertrand Tavernier. Au delà des longueurs, et du rythme mollasson de ce film, quelle déconvenue quant à la lumière ! Si il y a quelques beaux plans, le reste est sans consistance, et les premiers plans en extérieurs sont étonnamment mal équilibrés, les hautes lumières pas maîtrisées, l’ensemble est fadasse, sans cohérence, et surtout sans modelé, sans vision. Etonnant quand on sait les moyens déployés...

Et puis au 3/4 du film des champs contre champs, qui semblent avait été tournés à 3 H d'intervalle sans récupération d’étalonnage.Vraiment étonnant.


La disparités de la qualité de la lumière entre scènes est étonnante, comme si le film était une suite de scènes et non un tout, comme si la vision globale était absente, et que le film se contentait d’un bout à bout de lumière, parfois très beau, le plus souvent médiocre.

J’étais resté sur la très belle lumière du film «La comtesse» de Julie Delpy (Voir mon post «Par la lumière, écrire» www.paperblog.fr/3198113/par-la-lumiere-ecrire/), là il y avait un vrai travail de cohérence, de structuration de la lumière. Elle avait une consistance, un modelé, une matérialité qui la faisait partie intégrante du ressenti, de la narration. Dans le film de Tavernier, la lumière n’est que là pour la pellicule, pas pour l'émotion. Ainsi meurt le regard.

lundi 1 novembre 2010

La mélodie ondulatoire de la lumière


L’exposition Monet au Grand Palais se targue de présenter une complète vision du travail de Monet, mais en fait (au delà bien sûr du coût des prêts et/ou du refus de prêt des collectionneurs privés) elle nous présente qu'une sélection, une vision parcellaire, au travers d’un filtre à la fois critique (ce sont les «chefs d’oeuvres» de Monet) et commercial (rentabiliser l’exposition). En consultant «Monet HD» et «HD Monet Gallery» pour iPhone (chacune coûtant 0,79E) j’ai découvert des dizaines tableaux que je n’avais jamais vu...


A l'aune de cette vision, celle offerte par le Grand Palais semble bien étriquée. Qui plus est, cette vision fragmentaire est amplifiée, décuplée, par les hors séries, les numéros spéciaux et autres résonateurs médiatiques qui font que les 15 tableaux les plus connus sont montrés en boucle, imposés aux regards, déclinés du livre d’Art au set de table, et estampillés comme savoir suffisant. Emotions marchandes, culture de la superficialité où il vaut mieux savoir que connaître, où le plaisir de masse efface, comme valeur, le désir individuel.


Quand même bien le plaisir est grand de voir de visu ces oeuvres, l’accès à un ensemble bien plus grand que le petit noyau de chef d’oeuvres vus et revus et imposés par la Critique Officielle, est nécessaire, primordiale pour qui veut appréhender l’Oeuvre Monet et de se laisser aller à sa propre sensibilité, à sa propre attirance sur des oeuvres, peut être pas majeures, mais qui nous attirent, rentrant en résonance avec nos visions intérieures, nos dérives.


Ainsi la manière dont Monet peint les feuilles des arbres ( «Sous les Citronniers» «La rivière Epte près de Giverny « ...) m’a troublé, intéressé : il y a une sorte de ballet lumineux, de frémissement de lumière, une densité vibrante offrant à nos regards en attente, une mélodie ondulatoire de la lumière. Envie de traduire cela en vidéo ; faire des feuilles une lumière vibratoire, où la couleurs serait onde. Alors, dans l’attente du retour des feuilles et du passage à l’acte vidéographique, passer studieusement l’hiver aux côtés de Monet, blotti délicieusement aux creux de ses lumières.