mardi 30 décembre 2008

Le bonheur de la nuit


Premier essais du Canon 5D MKII. Une seule déception, mais de taille (!) le mode vidéo est inutilisable dans le sens qu'il ne peut être utilisé qu'en mode "auto",  ce qui donne grande ouverture et profondeur de champs la nuit, et petit ouverture sans possibilité de profondeur de champs le jour... On comprend mieux pourquoi  le film marketing de Canon "Rêverie"  (vantant le mode vidéo du 5D MKII à grand renfort d'arrières plans flous) se passe la nuit, le jour le Réalisateur Vincent Laforêt aurait eu du mal à créer de la profondeur de champs à F 11 voir F 22... Dommage, attendons une  éventuelle mise à jour du firmware apportant (si c'est possible) un mode manuel en vidéo pour abandonner le "Mini 35" qui reste pour l'instant la solution incontournable pour les caméras de poing.

Par contre, quel merveilleux appareil en photos nocturnes !
Renouer avec le plaisir des dérives photographiques sombres et urbaines, retrouver la joie des lumières néon,  des lumières sales, des lumières noctambules. 
Le 1600 ISO  est parfait même si son grain n'est pas aussi joli que celui de l'argentique (mais peut être est ce une question de culture, la génération qui grandit actuellement n'aura plus ce référent..) et le 3200 ISO est tout a fait passable, en fonction des caractéristiques de l'éclairage.  La qualité des vidéos tournées de nuit est époustouflante, pas de bruit, pas de noirs  floconneux, mais un beau noir dense, propre, qui donne envie. Et dans la plupart des conditions un rendu colorimétrique élogieux. Franchement quand on regarde le rendu des vidéos de nuit on se demande pourquoi Canon n'a pas équipé son Canon 5D MKII d'un mode manuel, peut être est ce pour ne pas faire de l'ombre à sa propre gamme de camescope HD  XH et XL ? :-)

Mais à toute chose malheur est bon ! En combinant la qualité des prises de vue nocturnes et les belles formes abstraites des flous de mon 35mm / F 1,4  je vais rendre hommage en vidéo aux "Lichtspiel" de Walter Ruttman  en réalisant "Paris, Nuit Floue"... A suivre ici même,  bientôt !!!!

lundi 22 décembre 2008

Les deux extrémités de l'image


Villeneuve St George. 18 et 19 décembre. Tournage sur 2 jours d'une vidéo pour la com du Fret SNCF. Je fais le making of et l'étalonnage. Je regarde. Je regarde le regard du Chef Op / Cadreur et du Réalisateur. Je suis à l'extérieur de l'image. Voyeur hors cadre. Sorte de vigie. J'observe. J'enregistre la lumière de la scène, du moins comment cette lumière est modelée, captée, capturée par le Chef Op.
Là bas. De L'autre côté du flux de production, quand j'étalonnerais dans la presque obscurité bienveillante de la salle  d'étalonnage, où le gris est compagnon du regard, je m'appuierais sur mes notes visuelles, pour ancrer les noirs, ajuster les blancs, modeler le gamma et après avoir terminé l'étalonnage de premier niveau (Contraste/Gamma/Saturation/ Couleur) créer le  FX donnant une dominante vert/bleu, aux scènes selon le souhait du Réalisateur. Vivre les deux extrémités de l’image : captation ; enluminure. Les étalonneurs/étalonneuses devraient ils/elles être présent(e)s sur le tournage des films (du moins certains) ? Cela aurait du sens.


dimanche 14 décembre 2008

L'Etrangeté du gris


Par ces temps d'hiver aux ciels désespérément gris, ces ciels bas, immobiles, inertes, on pourrait prendre en grippe le gris, et pour la tristesse que les villes en hiver nous inspirent, par leur absence de couleurs, de modelés, d'ombres, de subtilités le vouer aux gémonies. Et bien non ! Le gris est beau, le gris est important, le gris est reflet, le gris est subtil. Ayant installé une tenture grise (tissus acheté chez Reine au Marché St Pierre donc pas complètement gris neutre à 18%, mais presque !) derrière mes écrans (en remplacement d'un papier peint blanc vieillissant),  je vois, perçois ce que je gagne en confort de vision, en repos du regard, en modelé des couleurs. Cet étrange gris si désespérant en hiver, devient pour l'étalonnage la clé des subtilités des tons intermédiaires, la clé de voûte du balancement des gammas.

samedi 6 décembre 2008

La Quête du Grade


Grade est le terme Anglais pour désigner un  jeu d'étalonnage. Pour étalonner il faut s'enrichir l'oeil constamment de nuances, d'éveil de couleurs, de fragment de dégradés, d'instant de contraste. Glisser d'un tableau à un paysage, d'une photographie à un visage  comme une caresse visuelle. Etre à l'écoute des couleurs des saisons, des dérives de leurs nuances. Suivre la lumière, pénétrer l'ombre, naviguer dans les tons intermédiaires, c'est là que réside l'eldorado de la beauté, dans les nuances, dans l'entre deux, le presque, le pas tout à fait, le juste un peu, le peut être plus, le peut être moins, le à peine de. A la frontière.
Etalonner relève plus de la transposition aux images des Voyelles de A.Rimbaud que d'appliquer comme tout le monde un "Bleach Bypass" pour donner un look aux images. Je pense que Van Gogh aurait été un merveilleux étalonneur.

Tableau " Ma dame au chat"  de Virginie Roux-Cassé, utilisé avec son autorisation. Découvrez ses autres tableaux sur son blog : http://airser.canalblog.com