lundi 29 août 2011

Le ciel Photoshop


"Parlez moi de la pluie, et non pas du beau temps. Le beau temps me dégoute..." chantait G.Brassens dans sa chanson «L’orage». On pourrait, pour la photographie, reprendre cette antienne, tant que le ciel gris est propice à des expositions parfaites, le gris à18 % du système de mesure rentrant en phase ( en transe !? en résonance !?) avec celui du ciel. Comme cette photo illustrant cet article mise ici sans aucune retouche (prise au 5D MKII, mais celles prises avec l'iPhone sont toutes aussi étonnantes).


Nuages étranges, nuances magiques ; des gris, gris ; des blancs, blancs ; des noirs, noirs. Que demander de plus ? Peut être le soleil....

samedi 27 août 2011

A star is dead



Steve Job se retire d'Apple. Une page se tourne. Il a pavé ces 35 dernières années de toutes les innovations marquantes de l'informatique. Un créateur. Un artiste des technologies, du marketing, du design sans aucune comparaison avec le fadasse suiveur sans envergure qu’est Bill Gates ou de son clone et bouffon sautant ( au vue des vidéos de séminaires internes), Steve Ballmer.


Visionnaire, il a su s'entourer d'hommes et de femmes qui ont su mettre en oeuvres ses idées. Apple et certains journaleux, nous disent que Steve jobs a légué son sens de l'innovation à l'entreprise.

Certes, cependant 2000 ingénieurs bardés de diplôme ne peuvent pas remplacer un génie. C’est à dire une personne qui porte en lui une vision, une synthèse technologique, marketing, design d'un produit et qui possède une force créatrice qui manque à tout groupe institué.


Il faut voir, pour s’en convaincre, les millions d'euros dépenser par les entreprises pour faire naître un brin succinct de créativité dans la masse qui les constituent. Comme çi on voulait remplacer un Monet par 50 peintres du dimanche.


Donc, peut être qu’Apple va se scléroser, s’enkyster. Mais d'un autre côté, il est bien connu que les cimetières sont remplis de gens irremplaçables, alors d’autres hommes ou femmes remarquables vont certainement émerger, et un nouveau Apple va naître. Passion du futur qui nous hante.

jeudi 18 août 2011

L'adieu à Niepce



Depuis la création de la photographie et du cinema (vidéo), en argentique ou en numérique le même principe est utilisé : celui de la camera obscura, une image se forme après avoir traversé des lentilles. Le remplacement du film par un capteur électronique est le niveau zéro du numérique. S'annonce des transformations bien plus fondamentales qui font proposer un véritable changement de paradigme, une véritable rupture, ouvrant de nouveaux champs de création, de nouvelles visions. La Computational Photography, car c'est d'elle dont il s'agit, est née il y a environs 5 ans au MIT et à la Stanford University en autre.


Le concept est simple au lieu d'enregistrer une image captée par un objectif, on va enregistrer une image calculée. Selon les dispositifs on capte plus une image mais des images d'un même sujet, ces multi images sont générées par exemple par une grille de lentilles devant le capteur ou des pixels additionnels. Ce qui est capté n'est plus l'image de la camera obscura mais des données de la réalité que l'on doit calculée pour obtenir un résultat compréhensible par l'oeil.


Plusieurs domaines d'application se dessinent sur les retombées à court terme de la Computational Photography: énorme plage dynamique , mise au point variable sur une seule image, Auto 3D, relighting.



Pour la mise au point variable et continu, le principe théorique a été explicité en 1908 !!!!! par Gabriel Lippmann ( Prix Nobel en 1903 pour son invention de la reproduction de la couleur par une méthode interférentielle) : une matrice de lentilles va permettre d'enregistrer, non pas une image de la scène mais une multitude d'images de la même scène, et donc de capter en terme de position et de direction les rayons de lumière de la scène via une matrice. Un algorithme va permet ensuite ainsi de faire varier le point puisque l'ensemble (fini quand même !!!!) des représentations de la scène ont été captées. Lytro devra sortir un appareil grand public avec ce principe avant la fin de l'année et Raytrix vends déjà ce type de camera pour un usage plus industriel et/ou professionnel.


Le HDR avec 3 photos combinées est une forme basique de Computational Photography. D'autres procesus existent comme un capteur ayant des pixels qui capturent différentes variations de la scène en terme de luminance et , qui vont être intégrés en temps réel pour offrir une plage dynamique comparable, voir supérieure à l'oeil, de 20 diaphragmes ! De quoi faire pâlir une Alexa … et en permettant, il me semble, d'intégrer les bienfaits de cette technologie dans les appareils grands public jusqu'au camera de cinéma numérique. Nous allons pouvoir, enfin, ciné/photographier comme Monet peignait.


Les nouvelles voies induites par cette nouvelle prise de vue va transformer le workflow même du film..La prise de vue ne sera qu'une opération technique de captation, la véritable création se fera dans ce que l'on appelle aujourd'hui la post prod : mise au point, éclairage, colorisation. Ca ne sera pas du virtuel mais une réalité inachevée, en devenir, qui sera manipulée, traitée. Sculptée.Peinte.


L'instant décisif sera glissant mais peut être encore plus pur car décalé dans le temps. Alors nos yeux seront nos âmes assoiffés d'images.


http://www.lytro.com/

http://raytrix.de/

http://graphics.stanford.edu/courses/cs448a/

jeudi 11 août 2011

Un cadavre dans le regard


Pour être présidentiable faut il avoir un regard vide, regarder le spectateur sans le voir, fixer le lointain du vertige, être à ce point figé dans l'absence ? On ne peut que se poser ces questions à la vision de la photo de F. Hollande sur la couverture du Point illustrant les bonnes pages de son livre programme "Le rêve français".

De Hitler à Pétain, en passant par Staline, F.D Roosevelt, de Gaulle, Mitterand, Sarkozy, le regard de l'homme politique s'affiche. Etonnante similitude entre ces regards et ceux absents des comédiens (?) et comédiennes (?) du roman photo de "Nous deux" ("Nous Deux" est sur Ipad et iPhone et 290.000 ex papier, excuser du peu, sont vendus (2,90E) chaque semaine…)

Expression figée, statuaire, monumentale, presque mortuaire. En détournant R.Vaneigen on pourrait dire que ceux qui parlent de révolution et de luttes des classes sans se référer explicitement à la vie quotidienne sans comprendre ce qu'il a de subversif dans l'amour et de positif dans le refus des contraintes ceux là on dans le regard un cadavre.

Ces expressions sans vie dénotent dans l'imagerie actuelle fait de Lofi, de partage, d'instantané, de décalé, de retouché. Le réel est mouvement, le sens est réticulaire. Et le politique s'enfonce dans l'immobilisme funéraire des erzats des clichés du Studio Harcout. L'image des hommes politiques nous permet de saisir visiblement ce qu'ils sont explicitement : des incarnations vieillissantes d'un temps passé, d'un ancien monde, scories d'un langage visuel aujourd'hui agonisant. Ils ne sont pas le futur, mais juste les revenants du monde mort de l'absence.


Le roman photo de "Nous deux " est imminent politique en terme d'image et de discours (tout fini bien, le bien et la morale triomphent ; les poses figées, le regard fixe, visant le néant). Certes "story telling" fait plus sérieux, plus intellectuel, plus tendance mais il est indéniable que le roman photo est à l'unisson du discours pathétique des programmes politiques, comme si on avait le temps de rêver avant d'agir. C'est en réalisant nos désirs que nous les ferons connaitre.

La géometrie de la saveur


Quelques jours de bonheur avec Kasumi. Initiation à la cuisine japonaise. Le concombre n'est pas coupé en rondelle mais en lanière. Au delà du fait que l'usage des baguettes implique peu ou prou cette découpe, c'est aussi une vision du monde, ou du moins une perception du monde, qui émerge de cette manière de couper la matière. La cuisine Japonaise est si organique. Elle est matière, éléments. Vision. Peut être que les objectifs japonais partagent cette étrangeté, ce trait de culture, par rapport a ceux de Leitz ? L'empire des signes dans nos yeux agonisants.