jeudi 17 février 2011

La palette magique


Pour un étalonnage, j’ai eu à utiliser Colorista et surtout Looks composant de la Magic Bullet Suite de Red Giant Software


Avant cet usage, j’étais dubitatif, voire un peu dédaigneux, face à ses plug in d’étalonnage et de stylisation (pas assez puissant, application de preset). Après un usage intensif de Looks et de Colorista, je retourne casaque : Looks est un outil étonnant !


Colorista II ne s’éloigne pas d'une plate-forme standard d'étalonnage ( Primaire / Secondaire / Master,) de très bon niveau avec un keyer si puissant et si simple d’emploi qu'il renvoie celui de Color au rang de sympathique outil paléolithique et compte des outils ( Highlight recovery - Denisty - Pop) que l’on sent réellement issus d’une vraie pratique, et d’un usage simple, intuitif, le tout associé à des algorithmes de traitement de très grande qualité. Mise à part le manque de masques vectoriels, Colorista est une plate-forme d’étalonnage performante, et puissante qui n’a pas à rougir face à d’autres plates forme d'étalonnage pour du documentaire / court / reportage / institutionnel.


Looks est quant à lui un nouveau type de logiciel d’étalonnage, une vraie rupture tant au niveau fonctionnel, du workflow, de l’ergonomie. Avec Looks l’étalonnage redevient une fonction artistique, permettant un vrai travail sur l’image (relighting, matière, colorimétrie) car les outils sont à la fois très puissants et d’une simplicité déconcertante quant à leur usage. On se focalise sur le rendu de l’image et non sur l’outil qui permet ce rendu, par ailleurs servi par des algorithmes de haut niveau. Le gain de temps, par rapport à un même travail réalisé sous Color, est étonnant, et ce précieux gain de temps est mis au service de la création et non de la manipulation, et génère donc un résultat qualitatif et quantitatif impressionnant.


Looks peut tout à fait être utilisé comme plateforme d’étalonnage, épaulée par Colorista pour des problématiques d'isolation de partie d’image nécessitant un keying. De plus, ces deux plug in sont accessibles dans Final Cut Pro, After Effect, Motion, démultipliant ainsi leur usages potentiels.


Tout comme Colorista, on se rend compte que Looks a été imaginé par des gens du métier, qui voulaient un outil qui corresponde à leurs besoins et comblant leurs frustrations. Par sa nouveauté fonctionnelle, Looks ouvre un nouveau segment de plateforme d’étalonnage, réellement issue du numérique et non d’une transposition du monde de l'analogique à celui du numérique. Avec Looks, l'étalonnage se rapproche encore plus de la peinture. Une sorte de palette magique.

mardi 1 février 2011

Les Stigmates du Spectacle


Grand Corps Malade sort un nouvel album. Cela m’abat un peu. Avec ses rimes scolaires, sa musique de variet de super marché, son contenu à l’eau de rose, son flow binaire, il va encore faire frémir les foules. Grand Corps Malade est au Slam ce qu’est TF1 est à la culture : l’audience est là, mais le contenu absent. Par contre il a les stigmates du Spectacle (au sens Debordien du terme) : Il est jeune ; il est handicapé ; il est de la banlieue. Tous les ingrédients d'une série télévisée, d’un story telling journalistique, d’un roman photo. Ca fait pleurer dans les chaumière, ça remplit les salles, mais l’Ecriture dans tout cela ? Où est elle dans ce galimatias de sens, dans ce charabia d’émotions ? Nulle part.


L’Ecriture était dans les Nada, les Félix, les Ucoc, les Abd El Haq, les Yo, les Carbon, les «La Gabin» et quelques autres sur les scènes Slam des années 2000. C’étaient eux les passeurs de sens, les créateurs d’émotions, eux qui avaient l’Ecriture chevillée à l’âme et le désir des mots. Toutes choses qui relèvent de la denrée rare et non da la marchandise. Qui se savourent et ne se consomment pas.