mercredi 28 décembre 2011

L'image est parole


De nouveau j'ai regardé le documentaire de Yann le Masson "Kashima Paradise" réalisé en 1974 qui analyse au travers de deux projets industriels (une aciérie à Kashima et la construction de l’aéroport Narita ) la société japonaise et la lutte des opposants (paysans, étudiants, ouvriers) à ces projets, qui défigurent, polluent, asservissent.


La société japonaise est montré sous son entrelacs de»giri» ces dons entrecroisés qui obligent les deux parties et celui de la relation patriarcal qui de la famille à l'entreprise régit, par la soumission à la hiérarchie, les relations entre personnes. On y parle de Lutte de Classe ( oui ça existait) . A la relecture de ce documentaire, Fukushima, semble être le prolongement direct de Kasima, de Narita, de Minamata. Un goût amer de recommencement.


Le documentaire n’est que image, pas d'interviews, et les leaders de réunions (même en plan serré) n'ont pas de voix synchro, la bande son n'est que bruit d'ambiance, peu de musique et la belle voix off qui dit les commentaires (écrits par Chris Marker)


L'image, et les beaux cadres de Yann le Masson filmant à l'épaule avec son Eclair ACL, se suffit à elle même. Car ici l'image est parole.

lundi 14 novembre 2011

L.E.S.S (Léger. Engagé. Sobre. Subtil)



Face aux caméras boutonneuses, aux protubérances hideuses, à l’esthétique de tête de méduse des accessoires envahissants, à la prépondérance du prise de vue cinéma il faut une riposte, un repositionnement, une éthique renouvellée pour une prise de vue différente.


Voila celle auquel je vais m’astreindre pour mon travail personnel :


Léger : Support léger, à minima

Engagé : netteté au plus proche du flou, lumière naturelle

Sobre : 35 mm ou un zoom 24/70

Subtil : filmer en logarithmique suivi d’un étalonnage


Pas de rigidité dogmatique, si il faut un zoom plus puissant je le prendrais, si il faut un pieds je le prendrais, si il faut un léger ajout de lumière je le ferais.


Mais toujours chercher à saisir la réalité plutôt que la capter. Toujours chercher à poser un regard, à cadrer avec désir, à exposer avec envie. A Faire corps avec la réalité, à être au plus près de la camera


Une démarche de prise de vue pour faire sens, pour créer des sensations, pour créer la danse de l'image, en étreignant la caméra et en enlaçant la réalité.

mardi 18 octobre 2011

L’ancienne vague


Le nombre de fabricants de supports divers et variés pour le canon 5D MKII et leur offre est parfaitement incroyable. C'est la profusion, l'abondance. Le pauvre boitier se trouve noyer dans ses accessoires (voir à la fin du post quelques liens), car l'acharnement à harnacher ce boitier semble n'avoir qu'un seul désir: le cinéma, au détriment du documentaire, et qu'un seul but : faire aussi gros qu'une camera 35.


La nouvelle vague fut en partie nouvelle car elle abandonnait les énormes cameras 35 mm avec leur blimps les rendant obèses ( voir les liens en fin de post) pour les Cameflex légers, portables, pour une prise de vue dans la dynamique de la vie. Cette enflure semble être le ressac de cette nouvelle vague, où l'on ne sait plus tenir une camera, où la camera ne fait plus corps avec le cameraman, où la caméra est disjointe de la sensation.


Les cameras Red ou Arriflex ne sont plus que des boites où vient se greffer des protubérances, des verrues, des boursouflures. La camera n'est plus penser pour cadrer mais pour capter. Seul Aaton avec sa Penelope fait une camera d'épaule en 35 mm, réellement penser pour cela, perpétuant ainsi la relation homme/caméra, base de l'image filmée, car animer par une démarche où filmer reste un désir et non une fonction.


En septembre, pour passer une semaine à Rome, j'avais acheté une poignée Sony bon marché pour camescope pour en équiper mon 5D monté avec juste un 35 1,4 et une loupe sur l’écran. Loin de l'attirail sophistiqué, lourd, cher, vanter par les fabricants, j’étais léger, sobre, sensible (sans parler de l'économie réalisée), au plus proche de la caméra, au plus proche de la réalité. Je filmais.



Pour voir des cameras obeses :

http://tsutpen.blogspot.com/2007/11/adventures-in-american-filmmaking-88.html

http://tsutpen.blogspot.com/2009/09/adventures-in-american-filmmaking-121.html


Jouez avec nous à retrouver le canon 5D dans cet équipement !!!

http://www.neoncam.fr/neoncam/dslr/fr/

dimanche 16 octobre 2011

Nous sommes le réseau



Twitter agit comme un poseur de balises, une sorte de réveil informationnel, je n'ai jamais tant lu ""The Economist" que depuis je me suis remis a Twitter. (Etrangement même si le libéralisme n'est pas ma tasse de thé (!), l'intérêt et la qualité de certains articles de "The Economist" m'attirent...)


Twitter offre une vision parcellaire du savoir, il agit comme un delta d'information. Pas de courants puissants, impétueux, mais un infini de ruisseaux, de ruissellements, de filets qui irriguent et fertilisent.


Le savoir est heuristique et le fragment est son matériau de base.Twitter, plus que les blogs et autre RSS, intègre ces deux facettes qui le fait entrer en résonance avec notre pensée réticulaire ; le following devient, un noeud externe, une connexion temporaire. Nous sommes le réseau.

jeudi 6 octobre 2011

Steve Jobs et la photographie


Les journaleux prétentieux de France Culture se sont gaussé des réactions liées à la mort de Steve Jobs, eux qui sont les parangons de la Culture Française qui sent bon la naphtaline de l’arrière-garde et la moisissure des vieux paradigmes tant dans l’écrit que de l’image.

Mais qu’a-t elle fait cette France qui illumine le monde, celle qui donne l'exemple, celle qui donne des leçons ?


La France est absente de toutes les avancées technologiques de ces 65 dernières années ( y compris dans le logiciel, alors que les Allemands ont développés SAP (N° 1 des ERP) ou plus proche de nous IRIDAS (étalonnage) racheté par Adobe).

Nos grands capitaines d'industries ce sont les Serge Dassault, le roi du marché d’état et de ces enterloupes ; Arnaud Lagardère qui se ridiculise dans le démon de midi moins cinq ; Bernard Arnault qui fait dans les sacs de luxe, une bonne vieille tradition française où l’innovation réside dans un changement de système de fermeture tous les 50 ans ; Henri Proglio qui a planté Véolia mais qui en en est parti avec des millions d’euros pour diriger (?) EDF.... Effectivement, on a de quoi de se gausser de Steve Jobs.


Sorte de Leonard de Vinci du 20ème et du 21 ème siècle, Steve Jobs a été le vecteur de la modernité de notre vie quotidienne, certes il n’a pas été philanthrope, mais que nenni, il a donné au monde des outils de création, de savoir, de plaisir. C’est déjà beaucoup et quelque part, et en ce jour, à juste titre, on l’en remercie....



Et la photographie ? Et la Vidéo ?

Depuis les frères Lumière, pas de visionnaire, pas de génie dans ces domaines, mais des grosses mécaniques (Arriflex, Nikon, Canon) ou plus petites (RED), toujours bien huilées qui ronronnent au rythme des évolutions inéluctables des technologiques numériques et électroniques totalement centrées sur le traitement numérique. Sony par sa structure grand public / ordinateur / photographie / téléphone a plus les moyens que ses concurrents pour innover, mais son intuition, son innovation sont en berne depuis le Walkman (1979 !!!!).


Ces entreprises sont engoncées dans leurs études marketing, dans une pensée technocratique de la photographie, sans une réflexion sur ce que représente aujourd’hui l’image photo et video dans les évolutions de nos moeurs, de nos désirs, de la création, sans voir ses aspects sociaux et réticulaires. Rarement industrie a été, et reste, si aveugle.


Il a fallut qu'arrive l’iPhone avec ces apps, son interface tactile, sa connectivité réseau pour qu'une nouvelle forme de photographie émerge, encore balbutiante certes, mais qui est au coeur du désir créatif des gens et qui, comme les Macinstosh, a créé des nouveaux usages, des nouvelles pratiques.


L’iPhone 4S, (lynchés par les journaleux de la presse généraliste incapables de la moindre analyse originale, ressassant les mêmes point de vues totalement disjoints d’une pratique) avec son microprocesseur double coeur, son nouveau capteur (qui permet la stabilisation hardware de la video), son déclencheur via l’un des boutons de volume, son accès direct sans déverrouillage, les nouvelles fonctions de IOS 5, va renforcer la pratique de la photographie et vidéographie avec l’Phone et la nouvelle création photographique et vidéographique en aura l'empreinte. Et c’est encore Steve Jobs qui aura fait bouger les choses.

samedi 24 septembre 2011

Easy seeing



J’ai été voir «La nouvelle guerre des boutons», par devoir familial, car une partie de ce film avait été tourné à Blesles village natal de mon grand père paternel et qu'en juillet, durant le tournage de ce film, une grande réunion de famille réunissait, en ce lieux de racines familiales, tous les cousins et cousines de la branche «blesloise» de la famille.

Film à l’eau de rose, lisse, sorte de catalogue de scènes mise bout à bout, jeux d’acteurs attendus. Paysages de carte postale. Filmé en pellicule. Esthétisme convenu : quand Lebrac saute par la fenêtre de sa chambre par une belle soirée d’été et court dans le champ de blé, mouvement ascendant de grue, étalonnage avec dominante orange.... Comment peut on appeler cela une image ?


Dans l’industrie cinématographique le Directeur de la Photographie devrait s'appeler «Responsable Produit», car son rôle n’est plus de créer l’image, mais de la faire correspondre à l’esthétique du marché . Celle du cinéma marchand, distributeur d'émotions, diffuseur d’images prêtes à regarder, fournisseur d'audience pour la publicité télévisée. Les aéroports ont leur musique «easy listening», les multiplex leur «easy seeing». Et le regard s’enfuit. Comme je suis loin de tout cela.

mardi 20 septembre 2011

Réalité Réticulaire


J’ai profité d’un séjour à Rome pour consolider ma pratique de l’iphoneographie. Mon iPhone 4 est rempli de dizaine d’apps photographique mais j’en ai utilisé vraiment qu’une dizaine. Au passage à l’iPhone 5, je vais rationaliser ma boite à outil, tant photo que video. Je reviendrais sur ces outils le moment venu pour l’instant je me suis créé un compte sur Twitpic : http://www.twitpic.com/photos/videopaper, car l’iPhone est avant tout pour moi un appareil photo de réseaux, d'expérimentation, de création. En attendant un appareil qui combinerait la qualité d'image d’un Sony Nex 7 par exemple avec l’ergonomie, les fonctionnalités réseau, la puissance des app de l’iPhone. A quand un Sony (ou Canon) avec l’IOS intégré, un compagnon pour nos visions et nos pensées réticulaires ?

Super Réalité


Via les méandres d’Internet je suis tombé sur une présentation du Département Capteur Numérique de Sony (voir lien çi dessous). Sony est en train de développer une gamme de capteur qui surpassera la vison humaine, au sein du projet «Super Reality». Prise de vue haute vitesse, plage dynamique supérieure à l’oeil, super haute sensibilité sans bruit...Dans 3 ans on aura une plage dynamique supérieur à l’ALEXA dans des boitiers à 3000 E... L'esthétisme du cinéma indépendant va profiter de cette avancée technologique. Cet apport majeur se fera au coeur de l’image porteuse de sens, bien loin de la cosmétique du tilt shift, time lapse et autre 3D....


http://www.sony.net/SonyInfo/IR/info/Semiconductor/2011/index.html

samedi 10 septembre 2011

Reprendre en main la caméra



Dernièrement j’ai fais pour une amie peintre ( Virginie Roux Cassé), un triptyque video présentant (en partie) son travail. Un des volets s'intitule " Forme - Mouvement - Matière", j'y filme une ébauche faite au couteau. Filmant avec un 100 mm macro, beaucoup de déchets en terme de mise au point, mais le résultat, bien qu'incomplet, pas assez pur, à peine abouti, s'approche d'une forme de prise de vue "organique", qui fait sienne la réalité de l'action, qui propose une dynamique donnant un sens aux mouvements chahutés, aux pertes de point. Une sorte de réponse raisonnée à la rigidité, presque cadavérique, des mouvements de camera des films aseptisés, de suivis de point, qui, si parfait, laissent sans voix, mais aussi sans émotion.


Il ne s'agit pas de prôner une quelconque esthétique primaire de refus de stabilité du mouvement et/ou de la netteté.

Non, il s'agit de reprendre la camera en main, comme si la situation de cadrer nous avez déjà échappé. Comme si le rapport à la caméra, avait été dilué, absorbé par la technicité sans fin du numérique. Venir, revenir, à une prise de vue adhérente aux mouvements, une prise de vue aux confins de l'émotion, au plus près de la matière, au seuil de de la réalité. Cette réalité, qui bat au rythme de la vie qui, volage, s'enfuit de nos yeux.



Forme - Mouvement - Matière :

http://vimeo.com/videopaper/fmm-blog


Le triptyque :

http://vimeopro.com/videopaper/peinture

lundi 5 septembre 2011

L'écho de l'absence


Aujourd'hui, ma mère est rentré en maison de retraite. Un an et demi après la mort de mon père. Elle a emporté des photographies. Dans un album. Dans deux cadres. Posés devant des fleurs. Des fausses fleurs. La vie se réduit à deux photos. La vie se concentre dans deux photos. Ma soeur, ma mère, moi, mon frère, mon père. Dans un cadre. Mon père et ma mère. Dans un autre cadre. Le souvenir encadré. Là dans un espace restreint, fermé, le souvenir comme une lumière en pleur. La photographie seule. Seule sur cette commode. La photographie seule. En ombre. Des fausses fleurs. Des vrais souvenirs. Balbutiements du sens. La photographie. Elle propage l'onde du souvenir. Elle est l'écho de l'absence.

lundi 29 août 2011

Le ciel Photoshop


"Parlez moi de la pluie, et non pas du beau temps. Le beau temps me dégoute..." chantait G.Brassens dans sa chanson «L’orage». On pourrait, pour la photographie, reprendre cette antienne, tant que le ciel gris est propice à des expositions parfaites, le gris à18 % du système de mesure rentrant en phase ( en transe !? en résonance !?) avec celui du ciel. Comme cette photo illustrant cet article mise ici sans aucune retouche (prise au 5D MKII, mais celles prises avec l'iPhone sont toutes aussi étonnantes).


Nuages étranges, nuances magiques ; des gris, gris ; des blancs, blancs ; des noirs, noirs. Que demander de plus ? Peut être le soleil....

samedi 27 août 2011

A star is dead



Steve Job se retire d'Apple. Une page se tourne. Il a pavé ces 35 dernières années de toutes les innovations marquantes de l'informatique. Un créateur. Un artiste des technologies, du marketing, du design sans aucune comparaison avec le fadasse suiveur sans envergure qu’est Bill Gates ou de son clone et bouffon sautant ( au vue des vidéos de séminaires internes), Steve Ballmer.


Visionnaire, il a su s'entourer d'hommes et de femmes qui ont su mettre en oeuvres ses idées. Apple et certains journaleux, nous disent que Steve jobs a légué son sens de l'innovation à l'entreprise.

Certes, cependant 2000 ingénieurs bardés de diplôme ne peuvent pas remplacer un génie. C’est à dire une personne qui porte en lui une vision, une synthèse technologique, marketing, design d'un produit et qui possède une force créatrice qui manque à tout groupe institué.


Il faut voir, pour s’en convaincre, les millions d'euros dépenser par les entreprises pour faire naître un brin succinct de créativité dans la masse qui les constituent. Comme çi on voulait remplacer un Monet par 50 peintres du dimanche.


Donc, peut être qu’Apple va se scléroser, s’enkyster. Mais d'un autre côté, il est bien connu que les cimetières sont remplis de gens irremplaçables, alors d’autres hommes ou femmes remarquables vont certainement émerger, et un nouveau Apple va naître. Passion du futur qui nous hante.

jeudi 18 août 2011

L'adieu à Niepce



Depuis la création de la photographie et du cinema (vidéo), en argentique ou en numérique le même principe est utilisé : celui de la camera obscura, une image se forme après avoir traversé des lentilles. Le remplacement du film par un capteur électronique est le niveau zéro du numérique. S'annonce des transformations bien plus fondamentales qui font proposer un véritable changement de paradigme, une véritable rupture, ouvrant de nouveaux champs de création, de nouvelles visions. La Computational Photography, car c'est d'elle dont il s'agit, est née il y a environs 5 ans au MIT et à la Stanford University en autre.


Le concept est simple au lieu d'enregistrer une image captée par un objectif, on va enregistrer une image calculée. Selon les dispositifs on capte plus une image mais des images d'un même sujet, ces multi images sont générées par exemple par une grille de lentilles devant le capteur ou des pixels additionnels. Ce qui est capté n'est plus l'image de la camera obscura mais des données de la réalité que l'on doit calculée pour obtenir un résultat compréhensible par l'oeil.


Plusieurs domaines d'application se dessinent sur les retombées à court terme de la Computational Photography: énorme plage dynamique , mise au point variable sur une seule image, Auto 3D, relighting.



Pour la mise au point variable et continu, le principe théorique a été explicité en 1908 !!!!! par Gabriel Lippmann ( Prix Nobel en 1903 pour son invention de la reproduction de la couleur par une méthode interférentielle) : une matrice de lentilles va permettre d'enregistrer, non pas une image de la scène mais une multitude d'images de la même scène, et donc de capter en terme de position et de direction les rayons de lumière de la scène via une matrice. Un algorithme va permet ensuite ainsi de faire varier le point puisque l'ensemble (fini quand même !!!!) des représentations de la scène ont été captées. Lytro devra sortir un appareil grand public avec ce principe avant la fin de l'année et Raytrix vends déjà ce type de camera pour un usage plus industriel et/ou professionnel.


Le HDR avec 3 photos combinées est une forme basique de Computational Photography. D'autres procesus existent comme un capteur ayant des pixels qui capturent différentes variations de la scène en terme de luminance et , qui vont être intégrés en temps réel pour offrir une plage dynamique comparable, voir supérieure à l'oeil, de 20 diaphragmes ! De quoi faire pâlir une Alexa … et en permettant, il me semble, d'intégrer les bienfaits de cette technologie dans les appareils grands public jusqu'au camera de cinéma numérique. Nous allons pouvoir, enfin, ciné/photographier comme Monet peignait.


Les nouvelles voies induites par cette nouvelle prise de vue va transformer le workflow même du film..La prise de vue ne sera qu'une opération technique de captation, la véritable création se fera dans ce que l'on appelle aujourd'hui la post prod : mise au point, éclairage, colorisation. Ca ne sera pas du virtuel mais une réalité inachevée, en devenir, qui sera manipulée, traitée. Sculptée.Peinte.


L'instant décisif sera glissant mais peut être encore plus pur car décalé dans le temps. Alors nos yeux seront nos âmes assoiffés d'images.


http://www.lytro.com/

http://raytrix.de/

http://graphics.stanford.edu/courses/cs448a/

jeudi 11 août 2011

Un cadavre dans le regard


Pour être présidentiable faut il avoir un regard vide, regarder le spectateur sans le voir, fixer le lointain du vertige, être à ce point figé dans l'absence ? On ne peut que se poser ces questions à la vision de la photo de F. Hollande sur la couverture du Point illustrant les bonnes pages de son livre programme "Le rêve français".

De Hitler à Pétain, en passant par Staline, F.D Roosevelt, de Gaulle, Mitterand, Sarkozy, le regard de l'homme politique s'affiche. Etonnante similitude entre ces regards et ceux absents des comédiens (?) et comédiennes (?) du roman photo de "Nous deux" ("Nous Deux" est sur Ipad et iPhone et 290.000 ex papier, excuser du peu, sont vendus (2,90E) chaque semaine…)

Expression figée, statuaire, monumentale, presque mortuaire. En détournant R.Vaneigen on pourrait dire que ceux qui parlent de révolution et de luttes des classes sans se référer explicitement à la vie quotidienne sans comprendre ce qu'il a de subversif dans l'amour et de positif dans le refus des contraintes ceux là on dans le regard un cadavre.

Ces expressions sans vie dénotent dans l'imagerie actuelle fait de Lofi, de partage, d'instantané, de décalé, de retouché. Le réel est mouvement, le sens est réticulaire. Et le politique s'enfonce dans l'immobilisme funéraire des erzats des clichés du Studio Harcout. L'image des hommes politiques nous permet de saisir visiblement ce qu'ils sont explicitement : des incarnations vieillissantes d'un temps passé, d'un ancien monde, scories d'un langage visuel aujourd'hui agonisant. Ils ne sont pas le futur, mais juste les revenants du monde mort de l'absence.


Le roman photo de "Nous deux " est imminent politique en terme d'image et de discours (tout fini bien, le bien et la morale triomphent ; les poses figées, le regard fixe, visant le néant). Certes "story telling" fait plus sérieux, plus intellectuel, plus tendance mais il est indéniable que le roman photo est à l'unisson du discours pathétique des programmes politiques, comme si on avait le temps de rêver avant d'agir. C'est en réalisant nos désirs que nous les ferons connaitre.

La géometrie de la saveur


Quelques jours de bonheur avec Kasumi. Initiation à la cuisine japonaise. Le concombre n'est pas coupé en rondelle mais en lanière. Au delà du fait que l'usage des baguettes implique peu ou prou cette découpe, c'est aussi une vision du monde, ou du moins une perception du monde, qui émerge de cette manière de couper la matière. La cuisine Japonaise est si organique. Elle est matière, éléments. Vision. Peut être que les objectifs japonais partagent cette étrangeté, ce trait de culture, par rapport a ceux de Leitz ? L'empire des signes dans nos yeux agonisants.

lundi 18 juillet 2011

Une beauté fulgurante



Découverte par hasard du photographe Américain Matt Black. Sidération.

Une photo toute en profondeur de champs, très peu de flou. Au 35 mm et/ou 28mm. Composition large. Noir et blanc. Si beau qu'il me semble qu'il ne puisse pas avoir été pris en numérique. Il capte la misère des petits paysans américains et des mexicains laisser pour compte. La dureté des paysages désertiques.


Pourquoi tant d'émotion ? Alors que mes yeux sont saturés des photographies que l'on trouve dans les magazines de photos (celles de livres photo ou des lecteurs), des galeries de partage de photographies sur le web.

La majorité d'entre elles sont belles, mais mortes. Elles ne m'émeuvent pas. Biens sûr elles sont esthétiques, mais une esthétique du vide, une esthétique de société. Une expression collective mais pas une recherche personnelle. Pas un engagement. Un désir. Une vision. Matt Black a un regard, un engagement, une vision. Il écrit une histoire. Construit une oeuvre. Il voit. Il nous fait voir. Nous voyons.


Avec les grands capteurs ( full frame ou APS ) la faible profondeur de champs est devenu un tic esthétique. Peut être une sorte de palliatif à une incapacité à faire un cadre, de composer un regard, de bâtir une vision, de proposer une émotion.


Dans la photographie mondialisée, l'image se perd dans l'absence. Il est bon parfois de la retrouver, vivante, forte,

et de côtoyer sa terrifiante beauté.


http://www.mattblack.com/kingdomofdust/01.html

dimanche 3 juillet 2011

MANIFESTO


Ubiquitous Cinematography
Become one with the reality
Ubiquitous Cinematography
Shoot the unseen
Ubiquitous Cinematography
Digitalize the reality
Ubiquitous Cinematography
Think - Shoot - Edit
Ubiquitous Cinematography
Interlace frames of reality with ones of memory
Ubiquitous Cinematography
Capture reality like with a butterfly net
Ubiquitous Cinematography

vendredi 1 juillet 2011

Le plug-in Summicron II de Leica



L'optique va t elle s'enfuir dans le souvenir ? L'arrivée prochaine d'un appareil photo plénothique grand public (www.lytro.com) annonce-t-elle la fin de l'ère mechanico-optique ?

Un appareil plénothqiue permet via une matrice de micro lentilles placée devant le capteur, de calculer (fonction plénoptique ) pour un échantillon de rayons lumineux donné, leurs positions et leurs direction. Ainsi les rayons lumineux de cette image vont pouvoir être manipulés par des algorithmes pour, par exemple, changer la mise au point a posteriori.

Face a cette innovation majeure, la misérable 3D restera pour ce qu'elle est, une technologie sans désir, une pure initiative marketing pour renouveler le parc des téléviseurs.

Ainsi donc ça ne sera plus une formule optique qui fera l'image mais une formule mathématique. Une révolution industrielle de la même ampleur, de la même nature celle au 19eme siècle quand la machine à vapeur induisit de nouveaux produits, de nouvelles cultures, engendra de nouveaux modes de vie. Le voyage.

Dans 30 ans, un objectif sera peut être un ensemble de capteurs numériques disposés derrière les micro lentilles (ou fibre optique) et permettront de définir, l'exposition, la focale, la profondeur de champs au moment de la prise de vue mais aussi après, ouvrant ainsi de nouvelles voies à la création d'image.
Et Leica ne fera plus d 'optique mais des plug-in Summicron développant de merveilleux algorithmes de dégradé de flou.

Une nouvelle photographie s'annonce. Mais la photo, le film resteront toujours un regard, une sensation. Un désir fugitif.

http://www.lytro.com/

Faire corps avec la réalité


Besoin de faire corps avec la caméra. Faire corps avec la caméra, avec la réalité que l'on capture, enregistre. Le Canon 5D avec tout son attirail pour en faire une caméra en général et une épaulière en particulier est loin de ce désir. Avec ces dispositifs plus ou moins sophistiqués ou hors de prix (Zacuto ayant la palme des prix astronomiques pour de la quincaillerie en l'aluminium anodisé), au mieux diminue cette impression, au pire l'accentue.

En aucun cas on fait corps. Il y a cette distance entre le corps et la caméra qui se reflète dans la difficulté d'être proche de ce que l'on filme. Nous sommes dans le lointain. La distance. Une absence d'engagement. Une superficialité. Nous sommes en surface du réel. On capte la réalité sans la partager. Sans l'appréhender. Nous sommes spectateur de ce que nous filmons.

Je rêve d'une camera d'épaule légère, une sorte de super 16 mm numérique. La A-cam dII de Ikonoskop semble se rapprocher de désir, mais sa sortie est toujours annoncée sans réellement s'effectuer. Et puis son format RAW DNG semble avoir été choisi plus par une contrainte industrielle (très peu d'électronique embarquée ) que par une réelle conviction : faire un workflow aussi léger que la caméra. Pour moi la capture logarithmique serait la solution la plus efficiente en terme de workflow (pas de debayerisation dynamique) et de qualité (gestion des basses lumières)

Il y a bien les cameras vidéo broadcast 2/3" (donc plus petit que le S 16mm) mais elles restent lourdes, trop électroniques, peu maniables. Une solution pourrait être le magasin numérique de P+S Technick pour les Ariflex 16 mm SR III, mais il a un capteur 2/3. Non. Il faudrait une Aaton A minima numérique, une D Minima, pour retrouver cette sensation de faire corps un avec ce que l'on filme. De retrouver cette osmose avec l'outil, d'être unis avec elle. La caméra.

samedi 18 juin 2011

Nouvelle photographie : l’heuristique subversive du beau


La nouvelle photographie est celle née de l'usage des mobiles en général et de l'iPhone en très particulier.

C'est un nouvel art fécondé par la fusion de l'appareil photographique, de l'ordinateur, des réseaux, et de l'ergonomie tactile. Post en forme de petite épistémologie de la nouvelle photographie.


Pour parler de cette nouvelle photographie, le néologisme qui a court sur internet est «iPhoneographie» mais peut être faudrait il mieux appelé cette nouvelle photographie "softgraphie " (écrire avec le logiciel) tant que cette photographie est basée sur le logiciel. Les objectifs sont logiciels (tilt shift, multi exposition), la mise au point est logiciel, l'exposition se fait au doigt ( avec quelle facilite, quelle créativité, quelle précision, ça ramène mon spotmétre au rang d'outil paléolithique !) le flou se construit du bout des doigts, l'image est somptueuse, sous nos yeux, sous nos doigts. Il y a de la peinture dans cette photographie.


Avec l'iPhone les outils ont changés de forme, de statut, les outils sont des applications, les Photoshop express et autre Photoforge et Photogene sont les dignes représentant de l'ancien monde, quand bien même elles restent utiles dans cette phase de transition, dans ce balbutiement des nouvelles origines. Elles existent mais sont déjà obsolète. Antiques. Mais il est juste de dire que le tactile permet d'être au coeur de l'image pour la retoucher et permet donc un ressenti de la modification, avec ces applications, sans commune mesure avec une souris ou une tablette wacom.


Le tactile, c'est le toucher. La caresse. Cela ne peut qu'influencer ce qui est issu du tactile. Le numérique prend de la consistance, il quitte son état virtuel pour devenir matière. Existence.


Les nouvelles applications sont des artware, elles génèrent des looks, avec un vaste champs fonctionnel du simple au complexe mais loin de faire gadget, elles font la part belle à la combinaison, au hasard, à l’incertitude. Elles sont pourvoyeuses d'idées, d'événements. De part leurs heuristiques hasardeuses, ces applications permettent d'interagir entre la réalité captée et la vision espérée, matérialisant le désir, ce sont des machines à sentiments. Des pourvoyeurs d'étranges beautés. On passe de la retouche de la réalité à la création de sensations de ressentis. D'émotions.


La photographie se fait exploratrice, expérimentale. Des applications déstructurent l'image ( Decime8) , le noir et blanc revient en majesté, les couleurs se perdent dans la combinatoire des traitements croises... l'image nait de la réalité mais comme un enfant, qui est à la fois héritier des lignées de ses parents et destinée unique, la nouvelle photographie hérite de la réalité mais elle en fait une vision a part entière. Dès maintenant le réel n'existe que pour, que par, sa représentation abstraite.



L'iPhone est un instrument de l'instant comme en son temps le Leica. Avec ce dernier le réel était l'esthétisme, avec l'iPhone c'est l'esthétisme qui devient réel. ( même si je reste un amoureux transit du flou des Summicron). Avec le Leica je captais le réel, avec l'iPhone je le transforme. Je génère ma propre réalité. Car le réel est multiple, malléable, hétérogène. On peut imaginer qu'avec le Cloud, des nouvelles formes des créations vont émergés. Sans parler des autre applications qui transforment l'iPhone en posemètre, charte de gris ; un autre post leurs seront consacres.


Nouvelle manière de photographier aussi au delà de la captation plus ou moins classique, (l'Appstore fourmille d'appareil photos en tout genre, ce fourmillement n'est pas sans rappeler celui des années 1920/1930 il y avait pléthore de fabricants d'appareils photos.) des nouvelles manières de capter la réalité émergent, forge un regard autre, comme «Joiner» ou "Timetrack" qui scanne la réalité, comme un pinceau du regard.


Au niveau des camera film le même souffle est présent mais bridée encore par le manque de puissance. En retrait quand même, il est symptomatique que dans les catégories de l'appstore celle estampillé''photographie '' regroupe les appareil photos et les cameras.


Nul doute que l'avenir de l'image infinie est dans le croisement de l'IOS, du tactile et d’un boitier avec capteur APS C et objectifs interchangeables. Le constructeur d'appareil photo qui aura la licence IOS sera le nouveau leader de la nouvelle photographie.


Ainsi donc, le beau se déplace de la perception à la création. Le réel se meurt sans souvenir. La vision se fait sensation. Avec l'iPhone l'abstrait est la nouvelle réalité.

samedi 4 juin 2011

En photographie



C'est quoi le regard photographique ? C'est déjà le regard. La manière d'aller à la rencontre des gens. La photographie est parole. La rencontre. Les gens. L'échange. L'acte photographie est alors une ponctuation dans ce dialogue. Il ne s'impose pas, il d’écoule de la rencontre. Des gens. De l'échange. La photographie ou le documentaire. Les images. Mise en regard. Mise au point. L'image est phrase. Je te parle. Je te photographie. Aller vers l'autre. Se déplacer dans l'immobilité d'un regard. Rendre capteur et non voyeur. Montrer ce que le sentiment voit. La caméra enregistre. 24 regards par seconde. Une âme. Il n'y a pas d'instant juste, seulement des instants qui nourrissent. Des fugacités persistantes. Le déclenchement ne conclut pas. Il prolonge le regard. La rencontre.

samedi 14 mai 2011

L'oeil danse aux (loga)rithmes de la lumière



La deuxième révolution sur le Canon 5D apres le mode manuel, est la capture logarithmique. Technicolor ( ex Thomson) vient de signer un partenariat avec Canon pour développer des outils permettant à la gammes EOS de s’intégrer plus facilement dans des workflows de film et de télévision. Un premier produit issu de ce partenariat est un Picture Style (Appelé Cine Style) qui permet de capturer d'une manière logarithmique sur un Canon 5D MK II (et sur toute la gamme EOS).


Avec la capture logarithmique, le capteur ( et son électronique de traitement) s'humanise, il devient oeil...

En effet, l'oeil perçoit la lumière d'une manière non pas linéaire mais logarithmique. Il perçoit des rapports de luminosité plutôt que des incréments. Imaginons une pièce où on allume une à une 16 lampes de même puissance. A la 16 eme l'oeil ne percevra pas pas une luminosité 16 fois supérieure entre la 1ere et 16 ème lampes, mais seulement 4 fois et qui plus est, la différence de luminosité entre 1 et 2 lampes, 2 et 4 lampes, 4 et 8 lampes et 8 et 16 lampes est identique pour l’oeil...


Donc notre oeil perçoit plus les différences dans les basses et moyennes lumières que dans les hautes lumières, et cette perception s'effectue sous forme de rapport égaux déclenchée par des apports lumineux de plus en plus grand.


Du côté d’un capteur numérique, c’est une tout autre histoire, car il réagit d’une manière linéaire : plus il y a de lumière pluis la «tension» en sortie est importante. Si la lumière double, la «tension» de sortie double, et donc on va doubler aussi sa quantification numérique. ce qui a pour résultat que l'on va attribuer une grande quantité de bits pour les hautes lumières, et très peu pour les basses lumières et les intermédiaires. (entre le noir et le gris dans une capture linéaire sur 14bits, on va accorder 4% des 16384 valeurs, tandis qu’en log 10 bits cette plage va être représenté par 40% des 1024 valeurs )

Donc, en linéaire, (àl’inverse du film), adieu, les nuances, le subtil, les dégradés onctueux.



Ainsi donc une capture logarithmique va améliorer la dynamique du capteur ( on quantifie les données importantes, les blancs seront pas clippés, les noirs pas écrasés), et aussi l’ algorithmie du traitement du signal va donner de la réserve pour les blancs et les noirs noirs pour l'étalonnage. Car l’image obtenue est non saturée, non contrastée impropre à la vision. Il va falloir "étirer» les données via une LUT ou par les outils Lift/Gain/ Gamma d’un logiciel d'étalonnage. Car l’étalonnage est obligatoire. D’abord pour redonner du contraste et construire l'image avec une latitude sans commune mesure avec une image captée en lineaire (IUT 709). Ensuite, l'étalonnage (re)devient une étape décisive dans la finalisation d’une l’image, avec un matériau numérique qui est une veritable réserve de lumière.



Evidement le Canon 5D MKII encode en 4:2:0 / 8 bits, compresse en H264 et a une dynamique de 5 à 6 diaph, c'est à dire qu’il cumule tous les inconvénients !!!!! Donc sa capture logarithmique sera bien en deçà de la capture logarithmique d’une Viper, d'une Genesis, d'une F35 , d'une F3 , d'une Alexa ou d'une RED ( en post prod) car ces cameras ont déjà des dynamiques extrêmement élevés ( de l'ordre de 13 diagh hormis la F3) et la capture logarithmique se fait sur 10 bits, mais c’est toujours mieux qu’en linéaire.



En espérant que Canon intègre sur son futur 5D MKIII ou camera super 35 mm son propre mode logarithmique, une sorte de «C_Log". Dans cette attente mon Picture Profile est bloqué sur "Cine Style" car, la capture logarithmique, fait la part belle aux tons intermédiaires, aux basses lumières, tout en maitrisant les hautes lumières, c'est a dire le fondement de la subtilité. De la beauté.


www.technicolor.com/CineStyle.


mardi 10 mai 2011

Affiche(s)


Deux affiches se font concurrence dans le métro Parisien. L'une pour l'organisme "Visit Finland' et l'autre pour le 64 eme Festival de Cannes. L’affiche pour «Visit Finland» utilise des photo N & b du photographe Américain, né en Helsinsky Finlande, Arno Rafael Minkkinen. Magnifique travail de composition, d'éclairage, de tirage. Photographies empreintes d’âme, d'une grande force esthétique, d’une pureté éclatante.

A côte de ces oeuvres exposées dans les galeries souterraines du métro, l’affiche du Festival de Cannes fait pâle figure, peine à se montrer. C'est l'esthétisme bourgeois dans toute sa splendeur, sa pédanterie, sa pesanteur. C'est une création infertile, inerte, qui n'émeut pas, car construite sur l'absence. Une création issue de la marchandise et non du désir. Une affiche qui reflète bien ce Festival de Cannes, un festival de produits et non de films, un festival de pellicule mais pas d'image. Alors, par la Finlande, je me laisse envahir. Envelopper.


www.arno-rafael-minkkinen.com

dimanche 1 mai 2011

Silence visuel



Une journée sans voir. Vivre une journée de silence visuel. Pas d'image. Juste le noir. Le silence. Ne pas voir. Etre en soi. Se voir, en intérieur. Dans l'obscurité caressante. Se mouvoir dans l'absence d'image. Se nourrir du noir. Etre dans son vide. Ascèse mémorielle. Ne pas se souvenir. Ou juste des formes. Des ombres. De la laitance de la lumière. Effleurer la lumière. Imaginer le blanc. Se détacher de la perception. Pour renaître aux couleurs.

vendredi 22 avril 2011

Le Cloud Computing, la lumière numérique



Avec le Cloud Computing, les données sont partout, elles nous entourent, coulent, fluides de nos corps numériques, ondes nous enveloppant. Nuées rêveuses dans lesquelles nous nous mouvons sans ombres. Représentation Zen de nos données : elles sont a la fois partout et nulle part. En permanente absence, en perpétuelle présence. Oscillation.


Véhiculées par des ondes électromagnétiques, comme la lumière mais dans un spectre différent, le Cloud Computing est la lumière numérique. Source de vie, processus de transformation. Au travers de sa photosynthèse numérique il transforme nos données en connaissances, énergie vivante de nos échanges, terreau de nos créations.


L'ubiquité est immanente au Cloud Computing, elle fait de nous des êtres en éveil, car le Cloud Computing dissocie la notion de stockage et de traitement, alors nos données comme nos rêves peuvent être vécues sans réalité.