lundi 18 juillet 2011

Une beauté fulgurante



Découverte par hasard du photographe Américain Matt Black. Sidération.

Une photo toute en profondeur de champs, très peu de flou. Au 35 mm et/ou 28mm. Composition large. Noir et blanc. Si beau qu'il me semble qu'il ne puisse pas avoir été pris en numérique. Il capte la misère des petits paysans américains et des mexicains laisser pour compte. La dureté des paysages désertiques.


Pourquoi tant d'émotion ? Alors que mes yeux sont saturés des photographies que l'on trouve dans les magazines de photos (celles de livres photo ou des lecteurs), des galeries de partage de photographies sur le web.

La majorité d'entre elles sont belles, mais mortes. Elles ne m'émeuvent pas. Biens sûr elles sont esthétiques, mais une esthétique du vide, une esthétique de société. Une expression collective mais pas une recherche personnelle. Pas un engagement. Un désir. Une vision. Matt Black a un regard, un engagement, une vision. Il écrit une histoire. Construit une oeuvre. Il voit. Il nous fait voir. Nous voyons.


Avec les grands capteurs ( full frame ou APS ) la faible profondeur de champs est devenu un tic esthétique. Peut être une sorte de palliatif à une incapacité à faire un cadre, de composer un regard, de bâtir une vision, de proposer une émotion.


Dans la photographie mondialisée, l'image se perd dans l'absence. Il est bon parfois de la retrouver, vivante, forte,

et de côtoyer sa terrifiante beauté.


http://www.mattblack.com/kingdomofdust/01.html

dimanche 3 juillet 2011

MANIFESTO


Ubiquitous Cinematography
Become one with the reality
Ubiquitous Cinematography
Shoot the unseen
Ubiquitous Cinematography
Digitalize the reality
Ubiquitous Cinematography
Think - Shoot - Edit
Ubiquitous Cinematography
Interlace frames of reality with ones of memory
Ubiquitous Cinematography
Capture reality like with a butterfly net
Ubiquitous Cinematography

vendredi 1 juillet 2011

Le plug-in Summicron II de Leica



L'optique va t elle s'enfuir dans le souvenir ? L'arrivée prochaine d'un appareil photo plénothique grand public (www.lytro.com) annonce-t-elle la fin de l'ère mechanico-optique ?

Un appareil plénothqiue permet via une matrice de micro lentilles placée devant le capteur, de calculer (fonction plénoptique ) pour un échantillon de rayons lumineux donné, leurs positions et leurs direction. Ainsi les rayons lumineux de cette image vont pouvoir être manipulés par des algorithmes pour, par exemple, changer la mise au point a posteriori.

Face a cette innovation majeure, la misérable 3D restera pour ce qu'elle est, une technologie sans désir, une pure initiative marketing pour renouveler le parc des téléviseurs.

Ainsi donc ça ne sera plus une formule optique qui fera l'image mais une formule mathématique. Une révolution industrielle de la même ampleur, de la même nature celle au 19eme siècle quand la machine à vapeur induisit de nouveaux produits, de nouvelles cultures, engendra de nouveaux modes de vie. Le voyage.

Dans 30 ans, un objectif sera peut être un ensemble de capteurs numériques disposés derrière les micro lentilles (ou fibre optique) et permettront de définir, l'exposition, la focale, la profondeur de champs au moment de la prise de vue mais aussi après, ouvrant ainsi de nouvelles voies à la création d'image.
Et Leica ne fera plus d 'optique mais des plug-in Summicron développant de merveilleux algorithmes de dégradé de flou.

Une nouvelle photographie s'annonce. Mais la photo, le film resteront toujours un regard, une sensation. Un désir fugitif.

http://www.lytro.com/

Faire corps avec la réalité


Besoin de faire corps avec la caméra. Faire corps avec la caméra, avec la réalité que l'on capture, enregistre. Le Canon 5D avec tout son attirail pour en faire une caméra en général et une épaulière en particulier est loin de ce désir. Avec ces dispositifs plus ou moins sophistiqués ou hors de prix (Zacuto ayant la palme des prix astronomiques pour de la quincaillerie en l'aluminium anodisé), au mieux diminue cette impression, au pire l'accentue.

En aucun cas on fait corps. Il y a cette distance entre le corps et la caméra qui se reflète dans la difficulté d'être proche de ce que l'on filme. Nous sommes dans le lointain. La distance. Une absence d'engagement. Une superficialité. Nous sommes en surface du réel. On capte la réalité sans la partager. Sans l'appréhender. Nous sommes spectateur de ce que nous filmons.

Je rêve d'une camera d'épaule légère, une sorte de super 16 mm numérique. La A-cam dII de Ikonoskop semble se rapprocher de désir, mais sa sortie est toujours annoncée sans réellement s'effectuer. Et puis son format RAW DNG semble avoir été choisi plus par une contrainte industrielle (très peu d'électronique embarquée ) que par une réelle conviction : faire un workflow aussi léger que la caméra. Pour moi la capture logarithmique serait la solution la plus efficiente en terme de workflow (pas de debayerisation dynamique) et de qualité (gestion des basses lumières)

Il y a bien les cameras vidéo broadcast 2/3" (donc plus petit que le S 16mm) mais elles restent lourdes, trop électroniques, peu maniables. Une solution pourrait être le magasin numérique de P+S Technick pour les Ariflex 16 mm SR III, mais il a un capteur 2/3. Non. Il faudrait une Aaton A minima numérique, une D Minima, pour retrouver cette sensation de faire corps un avec ce que l'on filme. De retrouver cette osmose avec l'outil, d'être unis avec elle. La caméra.