jeudi 19 mars 2015

La décolorisation


Ayant dans l'idée de faire un film à base de paysages minéral en N&B, je me suis rappelé de Porcherie de Pasolini, dont une des 2 histoires est filmé sur les pentes de l'Etna. J’ai ripé le DVD pour pouvoir le passer en N&B dans Resolve pour donner du terreau à mon imagination… Moments étonnants et émouvants , l’image se transforme, comme si on enlevait une gangue de vision erronée,  une autre réalité apparaît, la beauté de PIerre Clementi devient spirituelle, il rayonne comme un saint.


La colorisation entre autre des documents filmiques de la première et seconde guerre mondiale à donner l'occasion à  nos journaleux de parler d’une nouvelle vision des événements plus vrais, plus réelle.  On peut être dubitatif sur cette apport de la colorisation, qui est fondamentalement une approche marketing de l’Histoire. La décoloration de films perturbe la perception de la réalité,  on croyait avoir vu le film, et nous en voyons  un second avec un nouvel espace de réalité, de beauté, de réflexion. La décolorisation  est une sorte de la décolonisation de la réalité, celle-ci  s’extirpant du joug  de la marchandise et de la doxa de la couleur comme unique référent du réel.

vendredi 6 mars 2015

Cinéma Codex












C'est la narration qui casse l’image. L'image est à la solde de la narration et non au service de l'émotion, du ressenti. Elle n'existe pas par elle même, elle est assujetti à la narration, celle çi amenuise sa portée, étouffe son audace, la prive de son aura, la castre de sa beauté, la maintient dans le rôle subalterne de captation, d'enregistrement. Comme l'imprimerie a réduit à néant la beauté des codex et leurs enluminures, cet entrelacement, porteur de sens, de l’image et du texte, l’emprise de la narration sur l’image, depuis la fin de la seconde guerre mondiale, a appauvrit notre perception, obscurci nos sens et obombré nos désirs. La narration a réduit l’image à un rôle de faire valoir, à un rôle d’un pantin servile et obéissant de la narration.

Quand l'image retrouve sa place pleine et puissance, alors on parle de cinéma expérimental, alors qu'il est n'est que l'essence même du cinéma. Qu’il n'est que cinéma.