dimanche 27 juin 2010

L’avant garde du passé



Le Studio Harcourt met en ligne ces prestigieux (dixit le www.monde.fr) portraits. Franchement les portraits Harcourt c’est le label Qualité France des films des années 50, la photographie percluse de tradition, l’avant garde du passé.


Le design de la vidéo proposant ces portraits est pathétique : tout empreinte d’un obséquieux esthétisme, qui se veut élitiste mais qui n’est que l’expression de stéréotypes du beau de la Bourgeoisie où rien ne bouge. Rien ne vit.


Ces portraits dégagent un incroyable immobilisme dans la composition, une extraordinaire nécrose de l’expression artistique, une fantastique sclérose de la création.

On peut gausser à satiété sur la qualité de la lumière, la mise en scène qui font la griffe des Studios Harcourt, de donner dans le «révéler à la lumière la quintessence de l’âme» ou «inventer l’invisible» (extraits du site d’Harcourt www.studio-harcourt.fr), les portraits Harcourt ne relèvent pas de la photographie mais de son absence.


Dans nos veines coulent nos rêves.

1 commentaire:

Uv. a dit…

Je reste assez mitigée cochon d'Inde sur cette réflexion. Je suis entièrement d'accord sur le côté "rétro", "désuet" ou obsolète de la technique Harcourt en terme de portrait photographique. Effectivement, cette sacralisation du passé, comme un refus systématique des évolutions artistiques et technique de la photographie et des protraitistes en général est à proscrire. On ne peut pas mettre sous cloche un patrimoine sous prétexte que quelques uns, trop fermés et rétrogrades, refusent l'évolution du monde (ce qui en général ne s'applique pas qu'à la photographie...)

Toutefois, il faut reconnaitre qu'il existe un style Harcourt, parfaitement reconnaissable de part sa technique et son rendu d'image. On ne peut pas non plus refuser son passé, être toujours dans l'avant garde peut aussi avoir des effets pervers, il s'agit de trouver un juste milieu entre la conscience et la reconnaissance de ce qui a été porteur d'un courant artistique photographique fort et les évolutions tout aussi louables d'aujourd'hui.

Bien sûr ceci exclut totalement le "j'aime" "j'aime pas" subjectif, la sensibilité de chacun. On peu ne pas aimer mais reconnaitre l'art derrière l'oeuvre.
C'est d'ailleurs mon cas. Harcourt ne me touche pas, Doisneau non plus, mais je reste respectueuse des talents qui forment ma culture de l'image.

:) à bientôt.