jeudi 8 octobre 2009

Le double enchevêtrement



J'ai étalonné dernièrement le teaser d'un long métrage d'un jeune réalisateur franco américain James Nicholson.


Son travail m’a marqué, car j’ai ressenti que l’image n’était pas là pour capter, véhiculer la narration, mais que l’image était partie intégrante de la narration, qu’elle était intimement enchevêtrée à la narration. Dans cette image, la caméra n’est pas un objet neutre qui capte, qui donne seulement à voir, elle n’est pas en dehors de l’action, elle est dans l’action, sa composante à égalité avec les acteurs/actrices. Pour atteindre cet enchevêtrement, pas de mouvements alambiqués de caméra, mais pour chaque plan une composition rigoureuse, puissante, juste. L’image est ici sens et langage, elle narre autant qu’elle montre.


L'étalonnage de ces images m’a donné l’impression (trop rare je l’avoue...) que j'étalonnais non plus une image, mais une matière photographique, que l’étalonnage tant technique qu'esthétique, s’enchevêtrait avec l’image, que l'étalonnage était dans l’image comme une composante à égalité de la représentation.

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