ECM est un label de Jazz qui m’a toujours attiré par l’esthétisme de ses pochettes et je me souviens dans les années 1990 en avoir acheté, juste pour regarder à satiété la photographie de la jaquette; en ces temps pré-internetien c’était le seul moyen de l'avoir chez soi. Regarder ce CD, sans même l’écouter, ou bien plus tard.
Généralement une identité graphique passe par la création d’un logo censé exprimer l’activité, la culture de l’entité. Il permet l'identification, et l’attirance (exceptés pour les logos des régions, départements et autres entités territoriales qui relèvent d'une anthologie sur la misère creative tant qu'ils sont laids et médiocres...). Chez ECM pas de logo, ce sont les photographies (majoritairement mais aussi des illustrations) qui font l'identité du label, son signe de reconnaissance, son univers. C’est donc une entité complexe et changeante, les photographies, qui constituent l’identité graphique d’ECM.
A l'inverse du logo qui concentre, absorbe comme trou noir conceptuel tout le signifiant de l'activité, la démarche d’ECM repose sur le diffus, le subtil, le complexe, la diversité. Et pourtant cette démarche engendre une unicité, développe un univers, fournit du sens : la cohérence naît de la disparité.
Cette démarche n’est pas le résultat d’une étude ou d’un benchmarking, mais d’une volonté créatrice, d’un désir de beau, d'une vibration d’âme. Les photographies troublantes par leur simple pureté, sont d'une densité étonnante, comme habitées par le sens. Et chaque regard est une rencontre. Un voyage.
Plusieurs livres reviennent sur le langage visuel d’ECM (voir le site d’ECM www.ecmrecords.com pour avoir les références et aussi le livre «Sleeves of desire» Lars Mulller Publishers) en montrant une sélection, ou l’ensemble des jaquettes produites.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire