Il y a quelque chose de surréaliste (si je peux dire..) dans le fait que l'exposition Monet sera ouverte 24H/24H durant ses 4 derniers jours. Obscénité dans ce désir de voir, de faire voir, coûte que coûte, à tous prix, à tout moment, le plus possible, sans interruption. Comme une publicité. Pourquoi ne pas carrément mettre les tableaux dans le métro, entre les 4X4 de pub à la pauvre esthétique glamour des parfums, et celle carcérale des hypermarchés ?
Les gens qui sortiront de l'exposition à 3H du matin dans la nuit froide de janvier, penseront ils aux soleils de Monet ?
Que ce soit dans "Impression soleil levant", ou dans une variante du Charing Cross Bridge, ou dans "Boulevard St Denis Argenteuil effet de neige", ou "Etretat coucher de Soleil", Monet peint de la même manière le soleil : un petit rond de couleur, perdu dans le ciel trop grand pour lui. Un rond dont la matière est traitée comme les nymphéas, une sorte de nénuphar lumineux qui flotte sur notre regard. Il passe de tableau en tableau, se retrouvant aussi dans la représentions des phares des locomotives à St lazare. Comment le voir, ce vagabond de lumière, dans la nuit triste de la culture marchande ?
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