vendredi 23 avril 2010

Le vrai du flou



Comme j'aime New York j'ai été voir "New York, I love you", dans cet exposé niais de mièvreries amoureuses ayant pour décor New York, la partie intitulée "Hotel Suite" réalisé par Shekhar Kapur a retenue mon regard a défaut de mon intérêt.

A un moment il y a un très beau plan : nous sommes face à une porte fenêtre encadrée de rideaux blancs, l'ambiance est très lumineuse, très blanc (pas sur exposé, non le blanc a de la matière, du mouvements, des ondes : beau travail du DOP et de l'étalonneur !). A droite , en accroche, il y a le dos de Julie Christie, qui regarde le garçon d'étage de l'hôtel aller vers la fenêtre. A cet instant la profondeur de champs est minimale, le flou est à son maximum ; alors la silhouette de l'acteur devient filigrane, dessins, lavis, se diluant dans le blanc de la fenêtre. A ce moment nous quittons l'image pour la peinture, la narration pour la poésie, le regard pour l'émotion. A cet moment, le flou est oeuvre, écriture. Comme si la réalité s'exprimait mieux quand estompée, elle disparaît à notre regard.

lundi 5 avril 2010

Toucher la couleur



L’iPhone et encore plus l’iPad, ouvrent la voie aux interfaces tactiles. Comme la suite «iWorks» a été réécrite entièrement pour l’iPad et son interface tactile, on peut imaginer, du moins rêver pour l’instant, des nouveaux logiciels de montage et d'étalonnage entièrement basés sur une interface tactile, du plus basique, un pupitre d'étalonnage virtuel , au plus avancé avec des créations de masque ; des réglages colorimétriques par induction tactile ; des créations d'arbre d’effets par des gestures spécifiques.... En supprimant l’interface médiatrice (souris, stylet) entre le désir et l’action, l’interaction sera corporelle, on pourra toucher la couleur, effleurer la saturation, frôler la luminance. Alors l'étalonnage (re)deviendra peinture.