samedi 31 août 2013

De la séparation au cinéma






















La différence entre  les équipes pharaoniques du cinéma commercial et le mono cinéma comme celui de R.Depardon ( et les variantes des films aux équipes réduites), n'est pas seulement une question de regard, mais aussi une question "politique" liée à la division du travail, elle même conséquence d'une production capitalistique de l'image.

La vision unitaire de la création est fragmentée entre celle du producteur, du réalisateur, du chef op, du monteur, de l'étalonneur. L'image spectaculaire résultante de cette séparation  entre l'image et  sa création est la source première de l'aliénation du film au mode de production capitaliste. C'est une image du capital, pas une image de vision, une image de la création par le travail loin du travail de création. C'est une image externe à l'esprit, dissociėe du soi ( et donc en ce sens, spectaculaire), une image étrangère a celui qui l'a produit, car en exil de lui même. Une image, image de la marchandise, aux confins du désir.

Les outils actuels (Black Magic  Camera / FCP X / Resolve ) nous donnent les possibilités, les moyens, comme jamais, de supprimer (ou du moins limiter) cette séparation, de désaliéner nos créations et, hier comme aujourd'hui, de construire nos propres situations,  de créer nos  propres images.

dimanche 11 août 2013

Place du terne







La Place de la République était une place que j'aimais bien. Elle a été rénové, ce qui donne une place reconvertie en espace piéton (on a échappé au centre commercial, panacée des élus pour dynamiser un espace)  avec un revêtement en dalles grises, les inévitables jets d'eau, les inévitables enfants jouant dans les jets d'eau, les inévitables parents qui photographient les enfants jouant dans les jets d'eau....

Tout est lisse, sans d'aspérité aucune, une architecture hygiéniste, une esthétique aseptisée, une vision stalinienne revue par les Bobos... Dans les 2 cafés qui ont une concession, car ayant répondu au cahier des charges de la Mairie ( la convivialité n'est pas naturelle, il faut la structurer c'est bien connu), l'ambiance ressemble à s'y  méprendre aux cafés des cinémas MK2 à Paris. Une sorte de rien, de vide avec des serveurs et serveuses absentes.  Ici on consomme des boissons, plus loin on consomme des images, et là bas de la convivialité... La place de la République est devenue place du terne, place du triste, place du vide. Je l'éviterais dorénavant.

jeudi 8 août 2013

La réalité m'indiffère













En errant dans Thumblr, découverte de Lee Hengki...très beau travail mélangeant flou et N&B. Cette combinaison n'annihile pas la réalité, elle remplace la perception de formes par celle du ressenti. Représenter des formes c'est représenter la réalité vulgaire, l'abstraction c'est la réalité subtile, celle du sens. De l'émotion.

Si la peinture à depuis longtemps conquis l'abstraction, le film comme média est encore dans les temps obscurs de la réalité primaire. A nous, par nos expérimentations, nos erreurs, nos ambitions de mener le film à l'abstraction pour accéder enfin, à la réalité de nos sens.

Le site de Lee Hengki : http://hengkilee.1x.com/