La différence entre les équipes pharaoniques du cinéma commercial et le mono cinéma comme celui de R.Depardon ( et les variantes des films aux équipes réduites), n'est pas seulement une question de regard, mais aussi une question "politique" liée à la division du travail, elle même conséquence d'une production capitalistique de l'image.
La vision unitaire de la création est fragmentée entre celle du producteur, du réalisateur, du chef op, du monteur, de l'étalonneur. L'image spectaculaire résultante de cette séparation entre l'image et sa création est la source première de l'aliénation du film au mode de production capitaliste. C'est une image du capital, pas une image de vision, une image de la création par le travail loin du travail de création. C'est une image externe à l'esprit, dissociėe du soi ( et donc en ce sens, spectaculaire), une image étrangère a celui qui l'a produit, car en exil de lui même. Une image, image de la marchandise, aux confins du désir.
Les outils actuels (Black Magic Camera / FCP X / Resolve ) nous donnent les possibilités, les moyens, comme jamais, de supprimer (ou du moins limiter) cette séparation, de désaliéner nos créations et, hier comme aujourd'hui, de construire nos propres situations, de créer nos propres images.
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