dimanche 26 août 2018

Bonsoir Zalmen,

















Je vous écris un soir de pleine lune, un lien lumineux unissant nos mots, les vôtres que vous avez écris en 1944 à Auschwitz-Birkenau et les miens écrits à Paris en 2018. J’ai lu vos écrits, vos manuscrits, vous qui faisiez parti des Sonderkommandos, ces Juifs chargés de la mécanique de la mort (chambre à gaz, crématoire). J’ai lu vos écrits, vos manuscrits, que vous avez  cachés dans la terre d’Auschwitz-Birkenau avant la révolte du 7 octobre 1944 des Sonderkommados dont vous étiez un des chefs. J’ai lu vos écrits, vos manuscrits, vous qui avant guerre avait eu quelques velléités d’écriture, qui n’avaient pas été reconnues, il vous faudra que vous soyez dans le coeur de l’enfer pour que votre écriture éclate de ses merveilles. J’ai lu vos écrits, vos manuscrits, où votre écriture poétique va transcrire la mise à mort et cette poésie ne va pas altérer l’horreur, mais la rendre encore plus présente que son présent que vous avez vécu. J’ai lu vos écrits, vos manuscrits, votre écriture forte, belle m’a ému jusqu'au fond de mon âme. J’ai lu vos écrits, vos manuscrits, je veux mettre en image quelques uns de vos textes, pour vous rendre hommage, pour transmettre ce que vous avez voulu nous transmettre. J’ai lu vos écrits, vos manuscrits pour être une résurgence du souvenir, même si celui çi a peu apporté au Monde, il nous faut toujours combattre l’ombre menaçant votre lumière. J’ai lu vos écrits, vos manuscrits, dans un de vos textes, la nuit de pleine  lune, vous vous demandiez comment une si parfaite beauté pouvait illuminer le champs de mort où vous étiez, comment une si parfait beauté pouvait exister alors que tout un peuple disparaissait dans le silence du monde. Dans votre nuit infinie, dormez doux Zalmen, vous et les vôtres, je ferai voir vos mots.

Au coeur de l’enfer de Zalmen Gradowski aux éditions Kimé.