vendredi 23 avril 2010

Le vrai du flou



Comme j'aime New York j'ai été voir "New York, I love you", dans cet exposé niais de mièvreries amoureuses ayant pour décor New York, la partie intitulée "Hotel Suite" réalisé par Shekhar Kapur a retenue mon regard a défaut de mon intérêt.

A un moment il y a un très beau plan : nous sommes face à une porte fenêtre encadrée de rideaux blancs, l'ambiance est très lumineuse, très blanc (pas sur exposé, non le blanc a de la matière, du mouvements, des ondes : beau travail du DOP et de l'étalonneur !). A droite , en accroche, il y a le dos de Julie Christie, qui regarde le garçon d'étage de l'hôtel aller vers la fenêtre. A cet instant la profondeur de champs est minimale, le flou est à son maximum ; alors la silhouette de l'acteur devient filigrane, dessins, lavis, se diluant dans le blanc de la fenêtre. A ce moment nous quittons l'image pour la peinture, la narration pour la poésie, le regard pour l'émotion. A cet moment, le flou est oeuvre, écriture. Comme si la réalité s'exprimait mieux quand estompée, elle disparaît à notre regard.

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