lundi 1 novembre 2010

La mélodie ondulatoire de la lumière


L’exposition Monet au Grand Palais se targue de présenter une complète vision du travail de Monet, mais en fait (au delà bien sûr du coût des prêts et/ou du refus de prêt des collectionneurs privés) elle nous présente qu'une sélection, une vision parcellaire, au travers d’un filtre à la fois critique (ce sont les «chefs d’oeuvres» de Monet) et commercial (rentabiliser l’exposition). En consultant «Monet HD» et «HD Monet Gallery» pour iPhone (chacune coûtant 0,79E) j’ai découvert des dizaines tableaux que je n’avais jamais vu...


A l'aune de cette vision, celle offerte par le Grand Palais semble bien étriquée. Qui plus est, cette vision fragmentaire est amplifiée, décuplée, par les hors séries, les numéros spéciaux et autres résonateurs médiatiques qui font que les 15 tableaux les plus connus sont montrés en boucle, imposés aux regards, déclinés du livre d’Art au set de table, et estampillés comme savoir suffisant. Emotions marchandes, culture de la superficialité où il vaut mieux savoir que connaître, où le plaisir de masse efface, comme valeur, le désir individuel.


Quand même bien le plaisir est grand de voir de visu ces oeuvres, l’accès à un ensemble bien plus grand que le petit noyau de chef d’oeuvres vus et revus et imposés par la Critique Officielle, est nécessaire, primordiale pour qui veut appréhender l’Oeuvre Monet et de se laisser aller à sa propre sensibilité, à sa propre attirance sur des oeuvres, peut être pas majeures, mais qui nous attirent, rentrant en résonance avec nos visions intérieures, nos dérives.


Ainsi la manière dont Monet peint les feuilles des arbres ( «Sous les Citronniers» «La rivière Epte près de Giverny « ...) m’a troublé, intéressé : il y a une sorte de ballet lumineux, de frémissement de lumière, une densité vibrante offrant à nos regards en attente, une mélodie ondulatoire de la lumière. Envie de traduire cela en vidéo ; faire des feuilles une lumière vibratoire, où la couleurs serait onde. Alors, dans l’attente du retour des feuilles et du passage à l’acte vidéographique, passer studieusement l’hiver aux côtés de Monet, blotti délicieusement aux creux de ses lumières.

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