C’est la rentrée. Pour le Luxe aussi. Chanel et Dior nous gratifie de film -publicité. : un 30 secondes réalisé (?) par M.Scorsese pour l’un et un 16 mins (!) réalisé (?) par D.Lynch pour l’autre.
Quelle misère esthétique. Quelle tristesse visuelle. L'esthétique est si codifié, si maniéré, si rigide que l’on croit que l’on a déjà vu 100 fois ces films. Le Luxe n’a rien à dire. Sauf : acheter.
Dans ces deux films (?), à part les produits il y a aussi des acteurs (?) et actrices (?). Dans l’un (Chanel) le mannequin s’essaye à la comédie (scène où elle refuse le baiser et s’en va), c’est un jeu bien appuyé, tout en lourdeur. Pitoyable.
Dans l’autre (Dior) Marion Cotillard est à l’apogée de son art dans ce rôle où tout n’est que exagération et appui. C’est vrai que la différence entre une «biopic» et un film produit est maigre, tant les deux sont de la marchandise avant d’être du cinéma.
Et puis il y a la terrifiante audace visuelle de Mr D.Lynch qui foudroie le spectateur : des filés de lumière la nuit et des trainées de mouvement dues à un prise de vue en obturation lente. Mon dieu ! Du jamais vu ! De la pure invention ! On se pâme devant tant de création. On frémit devant cet d’avant-gardisme si subversif.
Il semblerait que l'esthétisme du luxe se réduit à montrer des choses chers : 1 suite d’un hôtel 5 étoiles + 1 David Lynch ; 1 parfum + 1 Martin Scorsese ; 1 sac + 1 Marion Cotillard. Mais cela fait il un film ? Mais cela créé t-il une sensation ? Mais cela génère t-il une sensation ? Bien que le story board de chaque publicité est dicté par les études de marché, on peut se demander, devant cette béance de la création, si les pubards du Luxe ne font pas fausse route et qu’à force de présenter du vide, ils ne récoltent que du vide.
Et puis, Mrs D.Lynch et M. Scorsese ont ils des fin de mois si difficile pour se vautrer ainsi dans la fange du Luxe ?
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