vendredi 20 avril 2018

La double absence












J’ai repris le manuscrit du texte que j’avais commencé à écrire sur les mains de ma mère quand elle commença sa période de fin de vie. C’était il y a deux ans.  A sa mort, je l’avais laissé en jachère, devant l’impossibilité de le continuer, devant la douleur de l’antagonisme de son absence et de sa présence dans les mots et les images. Reprendre l’écrit. Reprendre la vision des photographies de ses mains. Finir ce travail d’écriture, pour moi. Pour elle. Mais ma volonté butait encore sur la douleur de la réminiscence. L’oubli était doux, il s’était arrêté sur un de ses sourires. Alors pour mettre mon corps et mon esprit à l’unisson de cette absence, j’ai décidé de faire un jeûne de 10 jours. Deux absences ont cohabitées en moi, celle de ma mère et celle de la nourriture. Ces deux absences se sont annihilées l’un l’autre en quelque sorte, ainsi délivré de mes attaches humaines, j’ai pu écrire de nouveau.

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