La forme narrative du cinéma est une sorte de dégénérescence de cet Art. Une forme maligne qui a presque complètement phagocyté les autres formes possibles. Pourtant le cinéma c’est avant tout, écrire avec des images.
Raconter une histoire devrait être secondaire. Cette écriture visuelle a pour grammaire, les plans, les cadrages, les mouvements de caméra, la lumière, le montage, et ainsi constituer des phases visuelles exprimant sensations, sentiments, ressentis, sans l’aide désuète de la narration.
Considérer la forme narrative comme seule forme d’expression du cinéma est aussi restrictif que de dire que le pinceau, en peinture, serait juste fait pour le portrait, et figuratif qui plus est. Non le pinceau, c’est Dali, Kandinsky, Monet, Cézanne, Picasso, Juan Gris, Bacon, Turner, Van Gogh, Jawlenshy, et bien autres…
125 ans après son invention, et malgré la débauche technologique de ces dernières années, et l’ouverture cette semaine du Festival de Cannes il est enivrant de savoir que le cinéma reste une expérience d’écriture et une aventure poétique à vivre, sola imago, par l'image seule.
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