dimanche 15 juillet 2012

CAMEFLEX MKIII
























Choix cornélien  pour remplacer mon Canon 5D MKII... La Digital Cinema Camera de Black Magic Design est tentante avec son Raw / Pro Ress 422, sa dynamique de 13 diaph,  son packaging avec Résolve et Ultrascope, son prix....mais je suis trop dans l'esthétisme du full frame en terme de profondeur de champ pour accepter un capteur S16. Et puis comme son nom l'indique cela doit être une camera de cinéma, c’est à dire qu’elle doit être à l’aise qu’avec un paquet de lumière (elle doit plafonner a 400 ISO en terme de qualité  de gestion du bruit), donc pas trop faite pour du documentaire (sa construction aussi ne semble pas la destiner à des environnements et /ou situations trop exposées..)
La Sony FS 700 ... capteur S35, dynamique de 12 diaph mais je suis trop dans le rendu Canon pour changer et en plus est elle moche.Vraiment moche.
Bien sûr la C300 serait (presque) l'optima capteur S35, gestion des hautes sensibilités, 422, capture logarithmique, 50 mbps, sa pris en main agréable mais son prix de 15.000 E la rend inaccessible, d'autant plus qu’au vu de ses caractéristiques et de sa construction elle est bien trop cher, son juste prix  serait plutôt de l’ordre de 7000E (prix de la FS 700)  Mais bon entre la gamme C, le haut de gamme EOS, le moyen gamme EOS  il faut bien que les marketeurs segmentent....ils ont joués le positionnement cinéma, il aurait pu jouer le positionnement "Indy" avec une C300 à 7000E, Canon  en aurait vendu comme des petits pains....
Le canon 5D MKIII est une sorte de 5D MKII tel qu'il aurait du  être, avec une électronique   actualisée...C'est cher payé pour cette "mise a jour", mais bon sa robustesse, son capteur Full Frame,  ses qualités de gestion en basses lumières, sa compacité, en font quand même un incontournable...en attendant une C200 ouune Aaton D-Minima..
La sortie du 40 mm «Pancake» a basculé la donne pour moi. Sa légèreté, sa compacité (quel contraste avec mon 35 / 1.4 ! ) font que l’on a plus que le poids du boitier à porter. Etrange sensation. Cet objectif sur mon Canon 5D MKII  ( et certainement mon  MKIII...), avec ma petite poignée Sony, le viseur Zacuto, me fait une config de cinéma ultra légère, une sorte de Cameflex du XXI eme siècle, avec juste ce qu’il faut de technique numérique, pour  me laissé porter par la poésie de la sensation, l’émotion de la perception. Et créer des images fait d'un mariage entre la sensibilité d'un Bernard Plossu, le cut-up de William Burroughs, et la prose instantanée d'un Jack Kerouac.

mercredi 6 juin 2012

François, Raymond et les hautes lumières

























Etrange portrait que celui de F.Hollande tiré par R.Depardon. Sans parler de la posture figée, du président, c'est le rapport disgracieux entre les basses lumières du premier plan et les hautes lumières de l'arrière plan qui dérange. A l'arrière plan  surexposé la perte de détails se fait déjà sentir, comme si il s'effaçait devant le premier plan, celui d'un Président omnipotent, qui par sa seule présence constituerait  la photographie.
Cette photo doublement laide est appréciée des intellos, car du Depardon c'est obligatoirement beau, c'est évident. Pourtant le roi de la lumière naturelle en plus d'un réflecteur (pratique naturelle) a utilisé un bon gros HMI avec diffuseur pour sortir de l'ombre le Président  et tenter d'équilibrer les basses et les hautes lumières.
 A cette triste photographie, s'ajoute une autre tristesse, pour les journaleux leur critique s'exprime en soulignant l'aspect "instagram" de la photographie, comme quoi à l'heure d 'Internet  et de la diffusion tout azimut de la culture, les référents de la photographie semble avoir régressés. Et nous voila donc pour 5 ans contraint de regarder cette photographie à la laide normalité.

jeudi 31 mai 2012

Cinéma instantané




















Dans son film "Sur la route", Walter Salles nous livre une adaptation ennuyeuse, scolaire, hollywoodienne du livre de Jack Kerouac. Comment peut on filmer l'intimité avec 200 personnes ? ( comme d'habitude j'ai regardé jusqu'à la fin le générique, ma manière à moi d'exprimer mon respect pour les sans grades qui font un film). Quelques (beaux) plans abstraits de routes, de paysages défilants, mais utilisés comme plan de coupe. Pourquoi ne pas avoir transposer en écriture cinématographique celle de Kerouac, sa prose instantanée ?  Difficile avec autant de monde de faire de la création, de se sentir près du texte, près des acteurs, près des paysages. Près de l’écriture.
On a le droit  à un découpage laborieux, un film lent, long. Sans idées. Kerouac a écrit le manuscrit de " Sur la route" sur un rouleau de 35 m de feuilles mises a bout, ne pourrait on pas imaginer un délirant plan séquence qui durerait tout le long du film, qui serait l'image de ce rouleau/route, structurée de scènes  en prose d'image instantanée tout en abstraction de sens, en dérive d'émotions, en instantanée de sentiments ?
Evidement on se heurterait au mur de l'intelligibilité standard, mais au lieu de comprendre sans émotion, ne vaut il pas mieux être ému sans compréhension ? Aller plus profond dans le cerveau, dépasser la compréhension par la logique pour la compréhension par le sens, l'émotion générée.
Peut être que pour adapter «Sur la route», il faut suivre les 30 principes de la prose moderne édictés par Kerouac. Car Walter Salles nous  montre qu'un film est  une écriture et non  une suite de plans plus ou moins bien joués, plus ou bien bien filmés, plus ou moins bien montés. Sur la route du cinéma poétique, l'horizon est encore loin.

dimanche 27 mai 2012

La Lumière est matière






















Ayant passė (enfin !) à Resolve, merveilleux logiciel, avec une "Color Sciençe " puissante  et belle, j'ai validé différents worflows : Red, Alexa Pro Ress Log C,  Canon Log C , Cinena DNG, Canon 5D Cinestyle.

Ces validations ayant été réalisées d'une manière rapprochée, j'ai pu réellement ressentir la matérialité de la lumière, tant les spectres de ces cameras avaient une réponse différente à une même modification. L'un résistait, l'autre s'étalait, un troisième se dispersait, chacun avait sa vie propre, aucun n'était similaire.

C'est cela connaitre sa camera, faire corps avec le sien à la prise de vue et à l'étalonnage faire corps avec sa lumière qu'elle a capté. Car la lumière doit se comprendre, se ressentir avant de se voir et de s'offrir, enfin, au sens.

Nuit et Brouillard





















Je traverse une phase (rare, belle et cruelle mais aussi jouissive) de réelle écriture automatique, où le conscient abjure sa résistante par fragment, par instant, par absence, à l'inconscient et les mots s'écrivent sans leur gangue d'intelligibilité, matière brut de sens, à la fois obscur et lumineux, lointain et proche, étrange et banal.

Lors d'une écriture, N&N (Nach und Nebel / Nuit et Brouillard) s'est inscrit à la place de N&B. N&N était le nom de la directive Allemande concernant le traitement des résistant(e)s en pays occupė, elle stipulait :

« A. Les prisonniers disparaîtront sans laisser de trace.
   B. Aucune information ne sera donnée sur leur lieu de détention ou sur leur sort.»

La disparition. L'effacement. La perte.  Comme si mon désir de noir et blanc était un appel du passė, une résurgence d'autres vies, où infiniment sensible, je le vivais comme l'écho de cette perte. Ou alors la disparition de la  couleur, dans la nuit et le brouillard du sens, comme seul possible d'une image porteuse de sensation.

dimanche 20 mai 2012

Le plaisir de l'absence




























Coup sur coup à  quelques semaines d'intervalle est apparu la camera S16 Ikonoskop  Panchromatic et le Leica M Monochrom, deux machines qui ne font exclusivement que du Noir & Blanc. Au delà de la problématique de prix (le Leica  est à 6800E !!! ), l'apport de la qualité d'un capteur N&B (abandon de la mosaïque de Bayer et du traitement associé) est indéniable et la tentation est grande d'utiliser ces appareils..... 

Si en argentique passer en N&B coutait le prix de la pellicule, en numérique, paradoxalement, pour l’instant il  faut changer d'appareil !  
On peut se laisser bercer par le rêve d'un boitier full frame avec un dos/capteur interchangeable....Le Ricoh GXR avec ces modules indépendants combinant capteur/objectif ou combinant capteur et une monture M,  pourrait proposer cela, par exemple le GXR Mount A12 en version Monochrome.
Revient en moi, le désir de retrouver la subtilité des lacis des gris, la profondeur des noirs, l'envolée douce des hautes lumières. Appréhender la joie de l'abandon de la couleur, jouir du plaisir de son absence. Le Noir & Blanc comme révélateur de sens, de  la perception pure, où la vérité se noie dans l'image.  

dimanche 22 avril 2012

N'être que lumière


























Dans le domaine de l'image différente, des propositions créatives d’outils, Ikonoskop annonce  sa «A-cam DII Panchromatic Edition Carl T. Dreyer».  Une caméra avec un capteur dédié au noir et blanc, avec laquelle j'aimerais tourner. 

Une sorte de vision pure. Une jubilation de se couper de la couleur,  de ne percevoir que les variations de gris, les dégradés d’ombres, les lacis de nuances. De n'être que lumière.