lundi 9 novembre 2015

Auschwitz Saison 1





















Le torrent médiatique qu’accompagne la sortie du film “Le fils de Saul” et le story telling journalistique autour de son réalisateur (Premier film, sa jeunesse, presque palme d’or, sa production refusée en France) engloutit quelque peu la réflexion, voire l’intelligence.

La forme narrative et fictionnelle du cinéma traditionnel est elle la forme la plus pertinente pour parler d'Auschwitz ? 
“ Nuit et brouillard “ était un regard d’auteur posé sur l’Histoire. Celui de “Le fils de Saul”  est celui des poncifs scénaristiques et esthétiques du cinéma commercial.  C’est un film d’aventure qui, toute honte bue, se passe à Auschwitz  et il est fort à parier qu’une chaîne Américaine en rachètera les droits pour en faire une série : Auschwitz Saison 1 ; Auschwitz Saison 2, ça aura de la gueule sur les publicités  de Netflix…. 

Et puis le recours à la fiction narrative n’est il pas une faiblesse idéologique ? Un aveu de l’intégration de son propos dans le système marchand, avec comme corollaires l’acception des contraintes marketing de l’industrie cinéma au détriment d’Auschwitz comme Histoire. 

En terme d’écriture cinématographie, ce film est terriblement  marqué par la patte de la génération « Gopro » : Steadycam ad nauseam comme unique réflexion sur l’image, et on se ressent quand même comme un rescapé de l’image car on évité  le ralenti et le time lapse…

D’autres formes de cinéma existent pour évoquer d’Auschwitz, pour regarder Auschwitz, pour réfléchir Auschwitz. Mon court métrage « Le Ruisseau » adapté d’un texte de Charlotte Delbo extrait de “Auschwitz et après / Une connaissance Inutile” ; Editions Gallimard, sera projeté le mercredi 25 novembre 2016,  lors de la soirée de projection de court métrages organisée  par « Les bobines du Loup », au Lou Pascalou, 14 rue des Panoyaux 75020 Paris, métro Ménilmontant. Entrée libre à partir de 20H. Projection à 21H

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