Nous portons nos photographies en nous. Comme des naissances latentes. Ce sont des images potentielles. L'instant du déclenchement n'est que la matérialisation de ces images en gestation. Nos photographies sont fécondées par le hasard. L'instant photographique est une sorte de décohérence spirituelle, l’instant du déclenchement est celui de la réduction de nos fonctions d’ondes de nos images intérieures.
Le désir photographique, la prise de vue, est notre quête insensée de féconder nos images qui sont en nous, particules spirituelles de réalité, que nous instancieons par nos désirs. Nos photographies pré-existent en nous, héritage fécond d’un Unus Mundus qui nous contient. Elles sont nos matins sans fin et nos nuits infinies. Le Monde est en nous.
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