dimanche 6 avril 2014
Film
Elle fuit la camera, comme le regard du souvenir auquel elle voudrait échapper. Elle se cache de la lumière de sa mémoire. Elle fuit. Se cache. Se dissimule. Elle vit dans l’alternance de l'ombre et de la lumière, de la douleur et du bonheur, de la réminiscence et du présent. Parfois conjurant sa mélancolie, elle réussit à s'échapper d'elle même, alors, un court instant, elle brille de la vie qui est en elle. Comme sa mémoire fragmentée on ne la voit qu'en partie. Comme une disparition inachevée, elle est moitié présente, moitié absente. Sa mélancolie l'a rend lente, tout est lourd, sa mémoire, son souffle. Son regard. Elle se cache de la vie, la camera la surprend dans ses obscurités, ses refuges d ‘ombres. Elle a l’immobilité des nuages qui passent. Etre de fragments, son présent est un collage continuel de pensées, de lieux, de situations, dont la cohérence n’existe que pour elle. La caméra n’est que le témoin inlassable de ce temps saccadé, où le présent se dérobe à la raison et la volonté au souvenir. La caméra ne capte pas ce que fait cette femme, mais ce qu’elle vit.
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