lundi 20 mai 2013

Le roi RAW









Dans le landerneau technique de la video numérique, le hack de Magic Lantern permettant du RAW en vidéo sur le Canon 5D MKIII, défraie la chronique, et la plupart des blogeurs patentés ne jurent plus que par cette "innovation". 

En premier lieu ce hack est la preuve de la cupidité marketing de Canon qui nous a assommé avec ses produits à 15 KEuros sans que les performances et fonctionnalités soient à la hauteur de ce prix, mais de là  à faire du RAW en vidéo le nirvana absolu de la qualité, l’alpha et l'omega du vidéaste est une vision parcellaire et  partiale...

Un workflow en Pro Ress 422 HQ  422 10 bit logarithmique  offre une alternative qui en terme  de rapport qualité / stockage / puissance de la station de travail est sans équivalent  (les petits et moyens  budgets en long métrage tournés en Alexa le sont en Pro Ress 4444  12 bits logarithmique et la qualité est si bonne que la sortie est agrandie au format 2K pour la diffusion).... Le RAW du Canon 5D MKIII hacké est linéaire, et la dynamique du capteur reste de 5 ou 6 diaphragmes même si l'échantillonnage passe de 8 à 12 bits. Le RAW ne fait sens que lorsqu'il est encodé en  logarithmique  c'est a dire quand  la  quantification numérique est prépondérante sur les basses lumières et les tons intermédiaire et non sur les hautes lumières où l'oeil (qui capte la lumière lui aussi d’une manière logarithmique) est peu sensible à des apports faibles de lumières. De plus la «Color Science», cette alchimie électronique du traitement du signal propre à chaque fabriquant  est aussi un facteur à prendre en terme de rendu de l’image.

Le RAW  s’impose quand la nécessité d’une image non compressé est prépondérante, par désir esthétique ou nécessité technique :  VFX, incrustations ( bien que le PRO Ress 4444 est loin d’être de la bouillie ). Mais pour le cinéma indépendant, ce n'est pas le RAW qui est la révolution, c’est le logarithmique,  car il offre un rendu de la lumière proche du  film argentique n’en déplaisent aux  Aficionados  de la technique qui palabrent ad nauseam  sur la qualité du 1/4 du demi pixel en haut à gauche  et  se gargarisent de surenchère technique, en oubliant quelque peu l’image à créer, l’instant à saisir, le regard sur la vie.

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