La deuxième révolution sur le Canon 5D apres le mode manuel, est la capture logarithmique. Technicolor ( ex Thomson) vient de signer un partenariat avec Canon pour développer des outils permettant à la gammes EOS de s’intégrer plus facilement dans des workflows de film et de télévision. Un premier produit issu de ce partenariat est un Picture Style (Appelé Cine Style) qui permet de capturer d'une manière logarithmique sur un Canon 5D MK II (et sur toute la gamme EOS).
Avec la capture logarithmique, le capteur ( et son électronique de traitement) s'humanise, il devient oeil...
En effet, l'oeil perçoit la lumière d'une manière non pas linéaire mais logarithmique. Il perçoit des rapports de luminosité plutôt que des incréments. Imaginons une pièce où on allume une à une 16 lampes de même puissance. A la 16 eme l'oeil ne percevra pas pas une luminosité 16 fois supérieure entre la 1ere et 16 ème lampes, mais seulement 4 fois et qui plus est, la différence de luminosité entre 1 et 2 lampes, 2 et 4 lampes, 4 et 8 lampes et 8 et 16 lampes est identique pour l’oeil...
Donc notre oeil perçoit plus les différences dans les basses et moyennes lumières que dans les hautes lumières, et cette perception s'effectue sous forme de rapport égaux déclenchée par des apports lumineux de plus en plus grand.
Du côté d’un capteur numérique, c’est une tout autre histoire, car il réagit d’une manière linéaire : plus il y a de lumière pluis la «tension» en sortie est importante. Si la lumière double, la «tension» de sortie double, et donc on va doubler aussi sa quantification numérique. ce qui a pour résultat que l'on va attribuer une grande quantité de bits pour les hautes lumières, et très peu pour les basses lumières et les intermédiaires. (entre le noir et le gris dans une capture linéaire sur 14bits, on va accorder 4% des 16384 valeurs, tandis qu’en log 10 bits cette plage va être représenté par 40% des 1024 valeurs )
Donc, en linéaire, (àl’inverse du film), adieu, les nuances, le subtil, les dégradés onctueux.
Ainsi donc une capture logarithmique va améliorer la dynamique du capteur ( on quantifie les données importantes, les blancs seront pas clippés, les noirs pas écrasés), et aussi l’ algorithmie du traitement du signal va donner de la réserve pour les blancs et les noirs noirs pour l'étalonnage. Car l’image obtenue est non saturée, non contrastée impropre à la vision. Il va falloir "étirer» les données via une LUT ou par les outils Lift/Gain/ Gamma d’un logiciel d'étalonnage. Car l’étalonnage est obligatoire. D’abord pour redonner du contraste et construire l'image avec une latitude sans commune mesure avec une image captée en lineaire (IUT 709). Ensuite, l'étalonnage (re)devient une étape décisive dans la finalisation d’une l’image, avec un matériau numérique qui est une veritable réserve de lumière.
Evidement le Canon 5D MKII encode en 4:2:0 / 8 bits, compresse en H264 et a une dynamique de 5 à 6 diaph, c'est à dire qu’il cumule tous les inconvénients !!!!! Donc sa capture logarithmique sera bien en deçà de la capture logarithmique d’une Viper, d'une Genesis, d'une F35 , d'une F3 , d'une Alexa ou d'une RED ( en post prod) car ces cameras ont déjà des dynamiques extrêmement élevés ( de l'ordre de 13 diagh hormis la F3) et la capture logarithmique se fait sur 10 bits, mais c’est toujours mieux qu’en linéaire.
En espérant que Canon intègre sur son futur 5D MKIII ou camera super 35 mm son propre mode logarithmique, une sorte de «C_Log". Dans cette attente mon Picture Profile est bloqué sur "Cine Style" car, la capture logarithmique, fait la part belle aux tons intermédiaires, aux basses lumières, tout en maitrisant les hautes lumières, c'est a dire le fondement de la subtilité. De la beauté.
www.technicolor.com/CineStyle.
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