mercredi 7 juillet 2010

Dichotomie de l'émotion



J'ai étalonné dernièrement le film de James Nicholson " Nobody Knows My Name". C’est la seconde fois que je travaille pour ce jeune réalisateur franco-américain dont les images, sa manière de filmer m'avaient tout de suite attiré. C’est est si rare ce talent de cadrage, de composition. D'avoir créé sa propre écriture cinématographique, sans artifice technique ou d'effet. Une écriture au service du sens.


Dans Nobody Knows My Name (un docu fiction sur un membre des Black Panthers qui en 72 détourna sans violence un avion vers l'Algérie et qui depuis plus de 35 ans vit en exil en France), vers la fin du film, le personnage principal regarde Paris depuis les hauts de Belleville, une larme coule sur sa joue.


Quand le film a été projeté à l'Elysée Biarritz, cette image m'a émue.

Mais au temps de l'étalonnage pas d'émotion ; pourtant je l'ai vu plus d’une vingtaine de fois ; pourtant en l'étalonnant j'ai peaufiné son rendu pour que la lumière contribue à cette émotion. Mais à ce moment là l’image n’était que lumière, matière. Elle n’était qu’image et non sensation. Plus tard lors de la projection elle sortira de sa gangue technique pour devenir émotion.


Etrange dichotomie qui a la fois sépare et assemble, éloigne et rapproche. Plaisir de vivre cela.



Nous sommes les descendants de nos futures visions



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