Lorsque l'on étalonne, l'oeil, l'esprit fait corps avec la couleur. Dans la juste obscurité, l'image que l'on étalonne devient le référant, un monde clos où l'oeil exerce sa subtilité a discerner les nuances, à suivre l'évolution d'un réglage, à proposer une variante. Le temps passant, il y a une sorte d'euphorie visuelle qui s'instaure, apportant une aisance d'appréciation, une rapidité d'action. Petit a petit la couleur enferme, un monde clos s'établit, une dérive colorimétrique s'installe, prend le pourvoir et l'oeil abdique son sens critique et créatif devant ce système qui s'auto justifie.
Ce n'est que lorsque il s'est libéré de cet enferment, généralement après plusieurs heures de vision d'univers et dse lumières différentes, voire le lendemain, que visualisant le rendu d'étalonnage je constate les errances, les défauts, les erreurs.
Je fais toujours mes étalonnages en deux passes bien que les clients sont peu à même à comprendre, à admettre la nécessité de ces 2 phases ! Certains étalonneurs au cours de leur travail fixe une zone blanche pour refaire leur balance de blanc interne, pour ma part cela ne suffit pas, il me faut temps et espaces autre pour sortir de l'enferment de la couleur.
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